journal de l’aube 530
jeudi 17 mars 2016, par
Si le vent ne balaie que ma tête, il trouvera bien peu de choses. Les autres y piqueniquaient, s’y nouaient, les autres qui me manquent. Je viens d’ouvrir le gîte du fantôme, celui qui pousse du doigt le livre qu’on veut écrire. Ça parle de vie, de voyage et de mort qu’on refuse, qu’on subit, qu’on sublime. Le vent agite la dernière forêt. Un gommier comme une cantatrice a posé son coude sur le piano. La musique lui fait sa cour en paluchant Schubert, jeune fille, jeune mort.
Le matin, je cherche à ne pas me tremper dans le courant démunie de poème. Mais suffira-t-il de ramer à blanc, mémoire dégoupillée ? J’épaule l’aube et son sac de mots, parade secrète, prises inaperçues. Les yeux fermés. Ce qui me traverse jusqu’à la Porte close ne sont jamais que leurs brochets et leurs buses. Je ne veux être que ce bois qui rivette les écarts. La vie ne m’appartient pas, qu’elle passe. Caresse ou fleuve, elle passe. Je la sens.
Les plus beaux fleuves du monde : Le Nil, Egypte - Linternaute
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Messages
1. journal de l’aube 530, 17 mars 2016, 08:40, par Dominique Hasselmann
Il est des fleuves impressionnants, vus de haut et même de près...
2. journal de l’aube 530, 17 mars 2016, 16:38, par aunryz
Un fleuve qui se perd
avant de se perdre
(beau texte)
me suis retrouvé
sur "J’épaule l’aube"
en arrêt.