beau temps
samedi 19 mars 2016, par
A la fenêtre, peut-être des maisons, anabiose des couleurs.La nuit se retire, la rue surgit hors de la palette. La vie monte à l’assaut, envahissante morne.
L’aube binaurale >je tends l’horizon comme une baguette au travers de la tête. Par chance, je deviens folle et j’accoste dans le boucan intérieur. Mer forte, à gîter.
J’écervelle, décervelle : le poème a bourgeonné dans leurs jardins. Le mien, petit clos du Grand Clos, picore toujours du flocon d’avoinées.
Je fraise le trou de mémoire, j’usine, je m’évase. Un inconscient inconsolable. Il a du mérite aux petits poings face au levier gymnaste, en faction entre rêves et couleuvres.
Crâne lambourdé, forêts équarries, j’opère à renfort de hasards, le développement d’une marquise, une visière sur l’ébloui. Il faut soigner l’infarctus des rayons. Suspendre le blanc, mauvais manœuvre. Tirer lisser le refus.
Laisser le vent agir, concepts de buandière.
En me levant, c’est le tas de couleurs à trier qui m’obsède, ces capons mièvres qui décorent comme des œufs de Pâques les maisons voisines.
Il faut un beau léger. La vie intérieure capitule.
Nouvelle exploration du monde par le vide. Le plein me refoule. Emportée.
Mi passé-mi présent (Une étoile dans la pierre - 2015-2016)
www.artmajeur.com
Messages
1. beau temps, 19 mars 2016, 09:52, par Phil
"Par chance je deviens folle" pourrait-être un écho à J.Higelin "Quelle chance un vautour, d’un coup d’aile d’un coup de bec, me rend aveugle et sourd à la colère, à la détresse, à l’éphémère tristesse de la vie" Généreux Higelin, une vie généreuse. https://youtu.be/dNo8gEVLsww
2. beau temps, 19 mars 2016, 10:46, par brigetoun
n’ai pas de vent ou si peu
mais je prends le vôtre, me réveille
puisse-t-il m’emporter aussi dans le jour
3. beau temps, 19 mars 2016, 10:55, par aunryz
merci du lecteur
ainsi
"A la fenêtre ...Emporté."
4. beau temps, 19 mars 2016, 11:23, par cjeanney
"concepts de buandière", ce serait ça que je voudrais atteindre, merci Anna de mettre ce mot en haut d’une pile très belle et rayonnante et désarmante, catastrophique mais si pleine de vibrations vivantes (et ta vie intérieure ne capitule pas je crois, parce qu’elle avance sur cette ligne toute remplie de secousses), merci