journal de l’aube 533
mardi 22 mars 2016, par
L’aube a-t-elle encore de l’importance, courir d’une barrière à l’autre, steeple chase dérisoire, c’est au temps de s’occuper de ça. L’aube n’est qu’un voile de plus sur l’obscurité et plus les aurores viennent et s’amoncellent sur moi, plus j’acquiesce à l’ombre, l’ombre, liquide premier des songes. Je me sens comme un de ces pilotis qui tiennent sous la nuit le peuple des pontons. Et bientôt sur sa tête, les pas claquant désœuvrant l’essentiel . Il patauge sous le port, porte-greffe de quelques quotas de mousse et de vermine, cette vie qu’il loge dans les fibres de sa mort. Le bois troglodyte, taillé, attend dans le séjour des flottilles de l’immobile, dressé pour une tâche quelconque oubliée depuis des siècles. Était-il de la cabane d’un lanceur de harpon ? Maintenant, il soutient une chape d’eaux, inutile indispensable…Et si la mer allait soudain s’écrouler et faire une oubliette à la planitude. Il tient et bon ce n’est pas rien. On ne sait si ce n’est pas finalement un de ces pieux porteurs de la chambre sous la mer ?