journal de l’aube 552
vendredi 20 mai 2016, par
Chaque soir je tombe, fleur sèche.
La lumière me quitte comme le navire déserte l’île. Ma robe plie la mer et dedans.
La nuit alors arrive, la marée des transparences chargée d’algues anciennes et des cageots de l’autre part. Ce sont des colis rejetés par les festins de l’inutile. Je débute le tri au pique-feuilles. La plage doit dormir propre.
Dans le poing des pétales, grandit le fruit,-il y a des noix meilleures que d’autres-. Ne me demandez pas leur mystère. Ce serait comme vouloir creuser un enfant pour en extraire l’innocence
Je plante mes mains dans le terreau obscur. Il me couvre de baisers. Mes doigts le cherchent, grandissent mes ongles jusqu’à se faire cheveux. C’est que j’aime les lèvres noires de l’envers des choses. La nuit m’arrose, la terre me nourrit.
Comme à chaque aube, je sors, endive blanche des cultures de la lune, car le soleil revient de croisière pour me brûler.
Messages
1. journal de l’aube 552 conserve du coeur, 20 mai 2016, 05:26, par Phil
De ces phares éblouissants qui donnent le secret de la passe en conduisant la main poussant dans le dos avec la marée montante, au grand récif de votre vie. Plus tard on pointe d’un bout de botte de jardinier les débris de bois étalés d un naufrage et on se vante, l’air de rien et les mains grasses d’un crime d’humus, d’avoir planté un arbre sur la mer. Demain on marchera sur l’eau sèche et son désert prêt à bâtir l’humanité en boite, le coeur blanc en caoutchouc et pouls en branchies débordant d’un amour noyé dans un bocal à perfusion à stériliser les vergers sauvages. Que de prophètes partout que de comètes passantes, brûleurs du futur par l’éclairage de leur magnitude présente ! Quatre ans déjà et toujours cette sucette de l’amertume à la bouche en guise de complicité des urnes.
1. journal de l’aube 552 conserve du coeur, 20 mai 2016, 06:25, par Anna Jouy
toujours cette " insolence" de ce qui ramène le dire à l’expression d’un ego-malaise. qui sait de qui on parle..il y a des je en forme de jeux
2. journal de l’aube 552, 20 mai 2016, 06:37, par Phil
Je ne pense pas, insolence et insolation c’est un peu pareil ... Pourquoi se prendre la tête ? Etes- vous maitre de vos représentations et des images qui apparaissent ? Oui sans doute, tant mieux. Heureuse Anna.
1. journal de l’aube 552, 20 mai 2016, 06:45, par Anna Jouy
...vous en savez des choses sur moi, merveilleux anonyme.
3. journal de l’aube 552, 20 mai 2016, 07:01, par Phil
Mais je ne connais que ce que j’aime (la puissance de votre écriture) et cela commence à dater, le reste s’oublie. Commencer aussi à rassembler votre oeuvre pour en faire un laraire poétique. ;)
4. journal de l’aube 552, 20 mai 2016, 09:03, par Éric Schulthess
Un phare de poésie êtes, Anna
lorsque lancez vos mots
ma planète frémit de tant de beauté
5. journal de l’aube 552, 20 mai 2016, 09:12
Magnifique texte !