Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 552

vendredi 20 mai 2016, par Anna Jouy

Chaque soir je tombe, fleur sèche.
La lumière me quitte comme le navire déserte l’île. Ma robe plie la mer et dedans.
La nuit alors arrive, la marée des transparences chargée d’algues anciennes et des cageots de l’autre part. Ce sont des colis rejetés par les festins de l’inutile. Je débute le tri au pique-feuilles. La plage doit dormir propre.
Dans le poing des pétales, grandit le fruit,-il y a des noix meilleures que d’autres-. Ne me demandez pas leur mystère. Ce serait comme vouloir creuser un enfant pour en extraire l’innocence
Je plante mes mains dans le terreau obscur. Il me couvre de baisers. Mes doigts le cherchent, grandissent mes ongles jusqu’à se faire cheveux. C’est que j’aime les lèvres noires de l’envers des choses. La nuit m’arrose, la terre me nourrit.
Comme à chaque aube, je sors, endive blanche des cultures de la lune, car le soleil revient de croisière pour me brûler.

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