Je cherche ma blessure, la singulière ligne...
dimanche 22 mai 2016, par
Je cherche ma blessure, la singulière ligne qu’on a cousue – qui ? le temps, le réel ou le rêve ?- avec une plume en os de ciel, dans un coin inconnu de mon corps. C’est la chair qui a jeté dessus des sacs de sable, le gravat quotidien dont la douceur aussi. Et je suis une butée sur un mal.
J’ignore s’il vaut la peine de souffrir, s’il y a du sens à produire des veines comme des racines qui empoignent. Mes jambes sont écrites, mes yeux et même le dessus de la main. Mais que pourrais-je demander encore puisque c’est là que je retourne le caillou de souffrance et là, soit au sol soit dans le tissu dur de ces stases, que se terre la beauté. Je cherche et qu’on ne tente pas de me voler cette petite misère, ou je ne serai plus qu’un champ morne de pissenlits. Je n’ai rien à vivre. Le présent est une fraction de l’air. Le futur est inexistence. Seul l’arrière –pays est encore car il est la blessure, le caillou et la beauté.
Messages
1. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 11:08, par Estourelle
ça me touche beaucoup !
2. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 11:27, par Anna Jouy
merci de vos mots
3. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 11:29, par brigetoun
oui la douleur comme sensation de vivre, d’être
sauf quand elle se met à prendre toute la place et à nous faire bidule hébété
1. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 11:31, par Anna Jouy
moins recherche de sensation de vivre que de minerai de beauté..
4. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 13:14, par Phil
Au désert d’arrière-gorge sèche le caillou lisse roule sur et sous la langue, ma pépite des mirages de la soif.
5. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 13:31, par claudine Mangen-Sales
pleurer ou pas pleurer, telle est la question submergeante que je laisserais volontiers à vos vieilles tatas de l’autre jour
tout est gris, le bleu est gris, le noir est gris, le gris est blanc lessive sale
beau texte
6. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 22 mai 2016, 19:12
De si loin où je suis un écho léger : l’arrière pays est encore là, pour le meilleur et pour le pire...
7. Je cherche ma blessure, la singulière ligne..., 23 mai 2016, 08:29, par aunryz
(même si ces mots s’affaiblissent à se redire)
c’est très beau.
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[La vie est la douleur
il y a son bruit de fond
ce qui est supportable
et qui ne "se sent plus" (ne nous sent plus vivre)
alors
augmenter la dose pour retrouver
la palpitation (de "la beauté")]