journal de l’aube 555
jeudi 26 mai 2016, par
J’écris parce que la nuit est de travers. Il y a en son milieu un éperon comme un déploiement d’écailles et ici s’arrête le sommeil, au dos du dragon. Il faut que je glisse ensuite dans le toboggan des paroles qui cherchent la berceuse. J’écris parce qu’il n’y a pas de scrupule ; je ne vole le temps qu’à moi-même. Peut-être en effet que voler est mieux que d’avoir le temps. Autour il y a ces lueurs qui n’en sont pas, une lumière violée par un archet obscur : l’âme lui est enlevée à la pince. Après on s’étonne qu’il faille trimballer de l’ombre. C’est l’heure de l’arête. Je bloque la rue du songe . Je dois délayer la circulation, déblayer les stases. Offrir mon geste, une main dans la fourmilière. Et je brasse les mots, j’aère, comme on fouette des matières non fissibles et qu’on voudrait faire croire un instant que ça y est elles sont amis. Mais je suis toute entière revenue au point de départ. Je ne dors plus et seul ce battement de paupières me rappelle que l’idylle pourrait n’être pas finie.
Messages
1. journal de l’aube 555, 26 mai 2016, 05:02, par Phil
Le placebo poétique serait un bon sujet d’intérêt public (la poésie qui soigne) L’esprit influence t-il la matière ? Les religieux et spiritualistes ne prient donc pas positivement en vain.
https://m.youtube.com/watch?v=SgShbrr8VLU&feature=youtu.be