fabrique
dimanche 19 juin 2016, par
Tous les jours n’ont pas d’affleurée lumière, ce rite d’une lame qui ouvre les mâchoires des perles noires
J’ai couvé une poussière dans les vulves glissantes de mon propre navire, nous avons momifié l’orage comme on racle un os. Précieux.
Dans le sombre du drap d’une nacre promise, ai fait mon ouvrage. J’ai retourné cent fois ma langue autour du grain. Meule en joue. Et se tire ainsi chaque nuit une longue file d’humains cachés, que je dénombre comme on fouille l’obscurité à exhumer l’amour.
Tu dors sans doute dans la couvée d’un gerfaut, je sais dans le ciel on se cache mais toujours pour le premier surgir
Tandis que je retourne épaisse molle et humide, socle de cavernes sous-marines, dans le monde irrespirable.
Messages
1. fabrique, 19 juin 2016, 14:42, par phil
Je pensais aussi fortement à cette image ce matin. Cette perle est une partie non nécessaire au présent de la vie biologique de l’huître (elle ne la voit même pas, pour elle c’est un corps étranger qu’il faut résoudre un peu comme un caillou dans une chaussure) et pourtant celle-ci s’immortalise avec une beauté économe de la manière la plus ramassée et condensée ,polie possible , dans les limites aveugles du conteneur de la protection de sa nacre . Ce merveilleux art de l’enrobage ... mais que réserve l’inconscient et ses grains enfouis comme contribution à la création non moins "noble" ou digne ? Et encore sur l’huître perlière de culture prévisible et formatée, calibrée pour les chatons et les colliers au calibre de l’industrie (ni trop ni trop peu) ou sauvage ajoutant le hasard pur d’un atome au centre de la création et nécessitant un travail de joaillier autour pour en maîtriser l’enchâssement harmonieux et sublimé.
1. fabrique, 19 juin 2016, 15:07, par Anna Jouy
oui le formatage...est bien un risque. des multiples musiques du monde , il ne restera bientôt que des sous produits de rihanna et autres vedettes qui nous pondent le même jus
j’espère rester encore un peu moi-même.
2. fabrique, 19 juin 2016, 16:11, par phil
L’hapax existentiel (et aussi trouver la paix).