Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 605

vendredi 24 juin 2016, par Anna Jouy

aube peau aube lieu aube temps aube bruit.
aube hisse aube flotte aube bat.
aube humaine aube sœur aube je aube tu.
aube presque aube fente aube neuve aube ailleurs.
aube voile aube opaque aube énigme.
aube songe aube élan aube chute.
aube murs aube aveugle aube noire.
aube terres aube mers aube l’île.
aube puits aube corde aube mal.
aube poix aube lourde aube fiels.
aube dieu
aube diable
aube effroi.
aube joie,aube vie aube sang...
aube titre.
chaque matin aube geste, tu m’écris. tombe sur moi ou me pousse dans la serrure du vivre. tu n’es pas une anecdote, tu es le limen qui change l’état du monde.
et je suis l’enfant qui te regarde car je sais que je suis des êtres que tu crées que tu ouvres et fais surgir.
à l’instant où tu débutes tes manigances, le monde devient et monte et moi de même. et chaque fois, je découvre que j’ai encore changé comme toujours le monde éclot.

l’échec de ma poésie est tout entier. combien de mots déjà, d’images, de tentatives.
combien d’essais et de dires. ma poésie reste sous le regard qu’un bavardage égotique par lequel j’exprimerais en public des humeurs, une psychologie mise à mal. et si l’on lisait la poésie de Verlaine en lui conseillant d’aller soigner sa langueur et si on envoyait Bataille en psychothérapie et si on plaignait Miron en lui disant courage mon grand tu la reverras ta belle et si on lisait tous les poètes en les réduisant à des maux, des opinions, des expériences...

s’il avait été possible pour moi de traduire quelque chose qui me dépasse. mais voilà c’est ainsi on espère pour moi des soins, une vie meilleure, d’oublier, de me refaire... échec échec des mots battus par les maux .

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Messages

  • persévérer avec vos outils de poète <3
    on vous guette et on écoute notre chant qu’on vous a délégué

  • Une aube est à la suite des autres comme une somme. Qui vous vous domine mille fois et vous a dit autant de fois avec tendresse qu’il effacerait ses ombres vous fait trembler de froid au soleil de l’amour. Je prie pour la cohorte des martyrs des placards, des honnêtes gens trompés et ils sont nombreux, pour les pauvres fous qui tombent ou se relèvent parce que tous sont des victimes d’un système qui sera toujours victorieux car il est une forme de perfection dans le mal, le crime parfait sans traces et invisible des gens du pouvoir qui se font plaindre et aimer par théatre. Aube du pénitent nu serein et silencieux enfin voyant le coeur (pas tous j’ai bien vu) des homme rassemblés comme une grande pompe en fête de haine hystérique, sous l’ aube certain et assuré que jamais malgré toutes ses fautes et ses ressentiments il n’en sera jamais. Le mal se mesure au nombre qui fait le poids du plomb dans le coeur des faibles et des égarés (et cela toujours au présent car le passé est mort et l’avenir n’existe pas) et renforce l’assise des trônes en or des intouchables et de leurs petites mains d’autant plus hargneuses et zélées qu’elles savent tout le mépris qui leur est porté par ceux qu’ils portent (taxi de nuit). Ainsi va le monde et sa physique naturelle depuis toujours. Tous fautifs car si peu d’irréprochables et justice de l’addition aux points les plus bas. Vous votiez et bien dansez maintenant, la place est à vous et vous étes responsables de la qualité de l’avenir.

  • Heureusement aussi des je tu il elle vous souhaitent surtout et à eux-mêmes la poursuite de ces aubes titres aubes gestes - où quelque chose nous dépasse.
    (Et oui, "on" conseille assurément à Verlaine de soigner sa langueur...)

  • La poésie, l’Art véritable, se recueille mais ne se livre pas. Elle touche profond l’être qui la reçoit, remuant des émotions enfouies, pointant des douleurs, avivant certaines angoisses.
    On relit , avec le souci d’une entente globale, on pense dénouer certains fils, comme s’il fallait trouver une logique rassurante... Se rassurer en vous rassurant, c’est pareil. On peut être ainsi un lecteur dérouté ,à tort car vous n’êtes pas le texte, autre corps, je l’ai bien compris. Il est difficile de se défaire de ses projections et écrans protecteurs.
    Je pense à D Arasse et son livre " On n’y voit rien" , donnant des clés pour entrer en peinture, ou Proust "il faut apprendre à voir" . Il faut apprendre à lire la poésie, aussi.
    Le commentaire est donc difficile, avec cette crainte d’un fourvoiement obligé ... Qui est signe de l’élévation artistique du texte.
    Que voulez vous, chère Anna, vous ne nous livrez pas les petites fleurs et les chants du merle qui font frémir internet et emballent des foules enchantées et flatteuses.
    Je veux continuer à découvrir les aubes, à y puiser des ravissements personnels, des chants, des douleurs qui sont miennes d’abord et que votre écriture détache et sublime.

    Les Aubes d’Anna, le corps des anges.

  • Là où s’arrache l’ivraie pousse le chant nourricier des blés, bleuets et coquelicots.

  • @anna Ne plus venir, ne pas regarder l’écran. Je sais. C’est très difficile de barrer son regard. Cela sera par nécessité.

  • Merci
    chaque soir, se demander
    quelle était notre aube
    (une fois la journée passée)
    ___
    [la poésie ex-pression de soi
    quand elle est écrite
    elle se réactualise lorsque quelqu’un la lit]


    Terribles ces outils de mesure de l’être
    qu’on inventé la science et l’école
    avec lesquels ont peut prendre les dimensions
    où la mesure de l’é-normité
    de tout ce que produisent
    ceux qui sont encore en état de le faire.


    "du vitriol sur les graduation !!
    (et la main qui tient l’outil)"

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