Journal poétique / www.jouyanna.ch

mercenaire/3

vendredi 22 juillet 2016, par Anna Jouy

Dans le ventre gibecière, j’ai mis à lever les pierres, comme des pains, de cette même farine blanche, magnésie de poussière. J’entre parfois dans l’étuve, voir comme les fils deviennent abrupts, tenant vers le ciel ce doigt ridé de la guerre. J’ai chassé des fluides rouges, des muqueuses désirables inondées à la mousson par les pirogues amantes. J’ai chassé le courant, je ne songeais qu’à des liqueurs fontaines. Mais le courant dévore le mystère et soudain je vois battre le cœur poing d’un minerai trop dur. J’ai interpellé le fleuve, il me couvrit de cailloux et mon ventre est maintenant lourde gravière, la Fabrique des morts.
Je m’assois parmi les femmes, nos jupes sentent le sang et nourris de cette odeur, les hommes fous les hommes fous cherchent à nous ouvrir, à nous remplir de fins et d’agonies. Ainsi du plus loin de mon temps, de la première aube où je chassai jusqu’à cette heure asséchée, mon ventre carnier fait éclater au monde des obus et des frondes.

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