journal de l’aube 615
vendredi 12 août 2016, par
le livre se ferme et me laisse dehors. le dernier mot me fiche à la porte et je suis à nouveau le nomade de moi-même
est-il plus doux d’être sans abri ou dans ma tête sonore quand je cherche et creuse mon écho ? j’ignore quelle chambre ou quel chemin
je loge dans l’attente, suspendue à un fil, ni de la terre ni du ciel
parfois je crois que le livre est un terrain meuble où enfoncer mes racines
je m’agrippe à la matière des mots
je pense que ça va tenir que l’ancre solide va me garder au sol
et soudain comme dans ces tours de magie les anneaux se séparent
je suis défaite et le livre me laisse
ce n’est pas moi qui l’ai fait fleurir et transformer en fruits. c’est une plante autonome, qui a grandi et m’a livrée, graine , spore, m’expulsant de sa cosse.
attendre que du vent passe et m’emmène
Messages
1. journal de l’aube 615, 12 août 2016, 09:10, par Claudine Mangen-Sales
Je ne peux que deviner un peu les tourments des poètes, en qui "il ne faut pas avoir trop confiance" comme le disait un autre, mais je ne peux qu’exprimer mon admiration pour le résultat écrit.
Vous chantez pour moi (et pour tous ceux qui veulent vous lire).
1. journal de l’aube 615, 12 août 2016, 09:31, par Anna Jouy
vous avez raison. je me méfie de moi même aussi ;-)