Journal poétique / www.jouyanna.ch

chez Qazaq : là où la vie patiente

mardi 23 août 2016, par Anna Jouy

là où la vie patiente...

c’est pour vendredi. un livre expulsé de moi il y a quelques semaines ; c’est la présentation au temple, on dirait... on prend le truc tout propre, bien langé et on l’élève, on l’expose au regard.

c’est une enfance comme il n’y en a plus par ici.- ailleurs je ne sais pas.
c’est une manière d’éducation qui n’a plus cours non plus. un chemin filé droit, une apparence parfaitement passée à l’émeri, y a rien qui râpe, rien qui dépasse. pas une écharde. tout ce qui déchire et entaille a poussé en dedans.

certaines vies d’artiste sont faites de violences, de guerre, de dissidences, de vrais coups... c’est du visible, du fracas, du cri quoi. on y lit une source justifiée, naturelle. une caution du dire

le silence est aussi un terrain d’écriture. l’étouffement, le bandage en sarcophage de ce qu’on est. le formatage par le mutisme, l’oppression diffuse de n’être rien, d’être une disparition. le paraitre idéal. je suis de ce haras, celui des chevaux sans guiboles.

aimer...je doute d’avoir jamais su ce que c’était. je respecte, ça oui. c’est une douleur que je ne peux exprimer vraiment , celle de n’être pas certaine d’avoir un vrai sentiment d’amour. il y a sans doute trop de conditions que je n’ai pas remplies...enfin un truc dans ce genre...

écrire un peu de cette vie, c’est comprendre pourquoi écrire. c’est aller dans la matière du silence, du silence qui est le mien. je ne dis pas la vie des autres. il n’y a pas de vérité. il y a juste sa parole.

les Editions Qazaq présentent l’ouvrage ainsi

« ...Je suis Anna Jouy. A dire vrai, c’est le nom de personne....

...Un pseudo, c’est comme une enveloppe ou un costume. On l’enfile et on joue. On Jouy. On me l’a prêté, ce nom. Tiens enfile-moi ça pour voir... Jouir, c’est basique, c’est incarné...

...Je porte l’habit de peau de cette Anna. Pour écrire, il n’y en a pas d’autres moyens, la peau, rien que la peau. Le texte n’a rien de la parthénogenèse ! Anna Jouy c’est un costume qui pend dans une armoire. Je me glisse dedans et elle parle...

...Chaque mot est de la chair et l’enchaînement des mots, -style existentiel, le fameux style- est une sécrétion d’acide désoxyribonucléique. La pensée est une fonction chimique du cerveau...

...Je me marre quand on pense éviter la baffe autobiographique que c’est d’écrire ! Le tas de mots n’a rien à dire. Dans tout écrit, l’essentiel n’est pas l’espèce de pellicule, - comme celle qui recouvre le lait tiens-, et qu’on appelle le texte. C’est l’alchimie qui fait que ça peut apparaître.

...Anna Jouy, c’est un prête-mots, mais mon corps est dedans...Dans ce rôle, dans le texte, dans cet écrit, c’est encore et toujours moi qui patiente.

...J’écris, c’est ma vie. Rien d’autre. Rien n’a jamais existé sinon parce que je le mets en mots. Même réécrire ma vie, c’est en mon pouvoir !

https://vimeo.com/178302309

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