Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 629

jeudi 15 septembre 2016, par Anna Jouy

Ce que je vois c’est l’absence de la chambre, qui reste couchée ailleurs, seul ce point d’incandescence d’une ampoule qui ronge les os de l’obscur. Ce que je vois c’est le rempart épais des sommeils et mon chemin de rondes et de blanches, ma bouche et ses pointures de chapeau. De quoi suis-je sonnée ?
Ce que je vois c’est le cercle au sol des magies de l’alerte, à franchir sous tous les prétextes, ma tâche de passe-muraille quand je vais dans la resserre du rêve et que j’en reviens, dans ma main quelques non-dits qui grouillent.
Ce que je vois c’est le poreux de mon corps, l’irrespirable, truffé de bulles, un tuf ponce dont j’use sur l’âpre matin. Ce que je vois c’est la draisine lourde sur la porte glissière. Je passe. Mon devoir de cueillette de billes et de nuit, à coudre une à une sur la peau de l’aube. Me lever, emprunter un instant, emporter des formules hors des morts, les jeter sous la lampe, en répéter les codes secrets et attendre l’éclosion des murs qui me délivre

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