journal de l’aube 630
vendredi 16 septembre 2016, par
Je trie dans mes robes l’ombre à porter parmi les ombres. Choisir la tristesse accordée à ces figures, le monde, puis accorder ce murmure au diapason d’effrois. Mon corps vibre à la corde de ces enfants pendus, des femmes entissées de poussière. Je porte mon désert moi aussi, comme une parure sèche, les fanes de l’âme, coupées sans récolte. J’enfile le sac des chanvres usés, la robe en tissu de bâillon. Me teins de silence, trempée souillée des morts denses. Je me tords, me liquéfie, je me dissous, pétrole dans pétrole, houille noire de nuit jusqu’à la nuit.
Le feu s’endort. L’explosion, les forces motrices gisent en mon lac intérieur. Je suis une réserve sans exploit, sans Indiens. La mort attend la mise à feu. Léthargie éternelle qui macère. Des choses sont à perdre, devoir d’allégement, passer la poussière. Perdre tout, perdre la boule, perdre son temps. Devoir de curée, déshabiller la chambre. Faire le ménage du partir, quitter cet espace et réfuter ses devoirs. Disparaitre.
Messages
1. journal de l’aube 630, 16 septembre 2016, 15:33, par Anna2B
L’absorption... Mais aussi parfois n’être que l’océan qui vous gagne, les champs immenses qui embarquent, la musique qui monte au ciel, s’imprégner de cela, momentanément...