mots
mardi 20 septembre 2016, par
Il y a de ces mots que l’on serre contre soi, on n’a jamais su vraiment pourquoi, mais si on les entend, le ciel s’ouvre, si on les murmure, les portes tombent. Courrier, ailleurs, voyage...
Il y a de ces mots qu’on préserve, dont on n’use presque jamais, un cristal dans l’esprit, une lueur, un carat. Mirage, comète, panache....
Il y a de ces mots fantômes, des mots hantés, des boulets à nos pieds. Injure, oubli, personne...
Des mots furtifs, des motus avec un cadenas de langue sur la chaîne des dents. Pardon, pardon... Merci.
Il y en a de petits, même doux, des mots cachés. Hibou, dadou, poopoopidoo...
Il y a des mots derniers, des quittances. A demain, à dimanche ?...
Des mots d’adieux, avec un bruit sec qui chute dans l’écuelle, le mot d’excuse. Ciao ! Basta ! Dégage...
Il y a de ces mots qui disparaissent, par centaines, par milliers comme des espèces tombées, emportant avec elles leur planète, leur étoile. Feu ! Feu ! Feu !
Il y a ce mot qui meurt, soupir buée un jour d’une dernière bouche, et le monde fini brûle sur son secret. Mère...Où vas-tu mon amour...
Comme j’ai moins de fleurs dans le pré, moins de pensées vives, moins de nuances sur l’aurore ! Silence
Chaque homme est-il un mot, un souffle dans le vent de l’univers ? Respire..
arterre-et-ciel.blogspot.com
Messages
1. mots, 20 septembre 2016, 07:54, par Claudine Mangen-Sales
et il y a ceux à l’heure dernière...
magnifique texte
2. mots, 20 septembre 2016, 15:20, par Anna2B
Très beau texte, oui...Nous avons chacun nos mots doux, cachés, éblouissants, violents. Ce sont d’heureuses et furtives rencontres quand quelques mots frissonnent de la même façon entre deux êtres !
3. mots, 20 septembre 2016, 18:12, par aunryz
Très beau texte
qui adoucit ma perception actuelle
du mot
de ces mots
bout du réel
et au-delà
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je sais
ça ne se fait pas
mais tout de même
j’ai pensé au texte de Christophe Sanchez
les mots tu
https://www.youtube.com/watch?v=O0l7WLkR1zc
(dans "les rats taupiers")
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1. mots, 20 septembre 2016, 19:20, par Anna Jouy
se réjouir du silence
profond est le silence
se réjouir de la profondeur
immense est la profondeur
se réjouir de l’immense
ouvert si ouvert est l’immense
se réjouir de l’ouvert
si bleu si rouge si jaune est l’ouvert
se réjouir de ce bleu
qui n’a fait aucune guerre
se réjouir de ce rien fait
planté comme un hasard dans un coin de buvard
se réjouir du buvard et des inconséquences
sans suite sont la parole et l’encre
se réjouir alors
se réjouir alors
de ce tout silence
4. mots, 21 septembre 2016, 07:57, par carnetsparesseux
arrivé ici en suivant les pérégrinations d’aunryz, et heureux de la découverte.