travaux de saison
samedi 29 octobre 2016, par
Éclaircir les rangées de mots. Semés à la pincée dans un sillon à peine frais. Une touffe d’épis qui étouffent, bouchon charnu obstruant le fil du dire. Ma bouche en crevasse envahie, motte gueuse. De la boue dévorée, les mâchoires pleines encore. Au croc, des dents, dénouer le tas compact de ce qu’il y a à dire. Le résumer à la tige, à l’aigrette d’un gazon, une paille que l’on suce, tranquille avant la prochaine fumée. Éclaircir, c’est à dire mettre l’air en semence, enraciner de l’espace maintenant. Attendre une levée lâche dans le feutre des discours. Une possible évasion où se dissiperaient tous les sens, les sémèmes dilués, vins et eaux. Arracher le surplus, fragiliser les lignes, les rendre si simplement tenues à quelques mots, si peu. Rien d’autres et pourtant espérer que chaque implant puisse forcir.