aube
lundi 21 novembre 2016, par
à peine les mots à la grille. les mots pépites et miettes, bruissant entre les lèvres.
à peine leurs baisers et ce claquement des pétales qui s’ouvrent.
à peine la voix, comme une manivelle de gorge qui lentement écrante l’esprit et s’ébranle.
à peine je sens je hume je respire à nouveau du côté visible des choses.
à peine mon corps comme une tige assoiffée se dresse vers la rosée et la pluie.
à peine comme le pas glisse et tire avec lui son ombre.
à peine ma main rejoint-elle ta chevelure de nuage.
à peine ai-je ouvert le livre du désir des mots et des aubes.
à peine je vis à nouveau comptant sur mes doigts mes dernières pièces, le palais des jours aux chambres closes encore, quand partout j’ai laissé le vent et l’inutile.
à peine le fruit et puis l’eau.
à peine ai-je mis sur mes épaules le marais que j’aime, si loin, si couche, si mousse où je veux indéfiniment disparaitre.
mêlée morte enfin.
Marais d’Isle | RESERVES NATURELLES DE FRANCE
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Messages
1. aube, 21 novembre 2016, 09:19, par aunryz
Beau poème
aussi en sa fin
___
[à si peu début d’une souffrance et sa fin attendue]
2. aube, 21 novembre 2016, 11:28, par Anna2B
Un très beau poème qui entraîne vers la toute première saveur de la vie, mais le dernier vers ( me ) laisse dans le désarroi.
1. aube, 21 novembre 2016, 12:20, par Anna Jouy
dans la mort il me semble qu’on entre en l’autre, comme s’y mêlant....
3. aube, 28 novembre 2016, 17:25, par Spyros
Soif d’instant...*