Je ne suis pas triste, oh ! Non ! Je suis plus loin encore, dans le remord de ne pas l’être mieux.
Cette lucidité que j’avale avec le miel de la lune, une capsule de conscience dans ses gélatines de chagrin. Alors, parce que coupable, de tout et de temps, je peux faire un poème. Car la tristesse ne travaille pas dans les bibliothèques du rêve. Mais le regret, combien, éveille les pages. Le regret sans raison, le regret d’un triste soir ou d’une aube, le regret de voir éclore, vivante la mort, sans cesse du monde.
Je ne suis pas triste non mais cette prière qu’il me faut dire, comme affirmer n’être dupe de rien et chanter tout ce à quoi je n’appartiendrai jamais, ni fluide, ni parfum, ni la main heureuse