journal de l’aube 652
lundi 19 décembre 2016, par
il faut marcher sur les lignes jaunes mais le soleil s’en fout. franchir quand son corps est au vert. j’entends un bruit, la ligne monocorde des aveugles qui s’engagent à la fréquence du danger, jambages musicaux.
j’étale ma tartine d’ombre sur la route, puis je l’enroule à nouveau, comme un tapis tricoté de laine intime (j’ai défait le pull de mon âme sans doute, pour mieux passer entre les bitumes).
en tant qu’objet dur, rien ne me traverse, seul ce rejet qui me sort du ventre sous la claque lumineuse, un choc qui fait jaillir toute ma cendre.
décalcomanie parfaite. l’aplat de la nuit tapie au cœur des atomes
la lumière me tire dans le dos et mon silence tombe raide