c’est le soir. je mange mon plat de nuits.
dimanche 1er janvier 2017, par
c’est le soir. je mange mon plat de nuits, un plat assaisonné d’hiver. je mange la nuit.
à mordre, à lécher, à sucer la nuit. elle ne désemplit pas, une table magicienne qui ne connait pas le vide, une nourriture de cirage qui me rentre par les brindilles, par les capillaires des narines, les ventouses de la bouche, les osmoses de salive.
le noir me charge et m’alourdit.
je transforme dans la carafe de peau des lies nocturnes, des calculs, des briques de ténèbres. je mange la nuit, repas féroce et fracassant
un repas de graillons, de "greubons" de lumière, liqueur cuite, laissant dans l’étamine un sac de gravier et d’ébène.
je dévore
comme ça
ce pansement d’ouate noire de nuages, cautérisant l’ennui, l’humeur, la bile. je bouffe avec les doigts, le bitume liquide qui mélasse l’air, la détresse, ce sentiment de la détresse qu’on regarde de loin.
est-ce que l’on souffre de tant s’engloutir, et le ciel autour, jusqu’à se sentir aussi vide, aussi nue qu’un verre d’infini ?
Maison à part
pavillon des metamoprhoses