Journal poétique / www.jouyanna.ch

oubliettes et ambulances 2 le répons

mardi 14 février 2017, par Anna Jouy

J’entends la porte grince. La mâchoire n’a pas toujours une clé à aube pour s’ouvrir. J’aimerais avoir sur la table d’autres constellations que des miettes. Je déplace les restes, m’amuse à en façonner des paysages. Le dessin blanc, variable comme une perdrix dont on m’a dit qu’elle fond avec la neige. Des arbres aux ongles courts portent le ciel. Quelle robe revêtir pour aller à la prière jointe de l’œil et de l’ouïe. Des pétales comme une tombée de sucre. Remuer la candeur. Battre en neige psychoses et merveilles. Je dénoyaute la lumière. Et découpe en pointes les huit de l’infini.
Je suis la copiste des secousses telluriques. Furie ordinaire. Amazone au mors. À l’amour mixé permutable. Chaque lot d’oracles réactive les absences. Le sol où je songeais tomber.

On a enterré au milieu des mottes d’amour, l’inconnu, sa tente éternelle dans un coin si perdu qu’il faudrait passer par tous les Graal pour le trouver. Un grand ciel, des oliviers, un chat pelé et dans cette rase campagne, son cri jaune soleil. Personne. C’est ma foi aussi un destin que de mourir sur l’ailleurs, site remarquable à l’inventaire de l’amour.
Patine crème le temps. Mains et lignes de magnésie, coke frénétique à blanchir les nuits et les malentendus. Plein régime d’efforts pour cajoler les chaux vives, les précipités de banquise à la fonte. Ça urge sur les brûlures. J’ai le temps à user. Longue nuit à la lime. Avec mon libellé de rouille blanche sur les doigts. L’hiver couvera des bateaux. Ou alors des passagers. La lumière déjà se dénude. Striptease aux hanches d’hermine.

Si je dois emporter, faire que ce soit le rien du vent. Tout se fait à la petite semelle. J’ai effacé les portes.

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