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Le matin nous attendons une musique. On ne...

mercredi 17 mai 2017, par Anna Jouy

Le matin nous attendons une musique. On ne sait pas ce qui viendra. Des cloches ou des moteurs. On regarde le ciel pop-corn. On ne sait pas ou alors on aimerait ne pas savoir. On est à la gare. C’est parfois une seule arme blanche qui change la couleur de l’aurore. Je vois un cumulo- boeingus.
Je marche en cercle comme une bielle humaine. Peut-être suis-je à la manivelle du décor ? Maintenant le ciel bleuit- la lèvre aussi.
On voit que ça se bat, que c’est une violence de coton, forces noires. On imagine un pays de cobalt mais c’est la terre qui monte aux cieux.
Au bout de l’œil, il y a les arbres de la forêt. Sans doute je vois une cime qui est sous tes yeux. Laquelle ? Heureusement je l’ignore, comme je ne connais pas la configuration de tes nuages.
Maintenant la lueur derrière dilue les batailles, aquarelle sans nerf. Tentative de lissage du pot au noir.
Elle dégouline un peu, les gens disent qu’il pleut. Je n’en sais rien mais de voir ces coulures je pense à ce rimmel d’après la nuit.
Dimanche le jour, c’est la grisaille en pole position. Le soleil recule dans les tranchées de l’ailleurs. Je pédale régulière dans la plaine de la chambre. Ma voix lève la tête : un accroc, une plaie bleutée qui se recoud vite fait, efficace, dernière poche de noblesse dans l’espace. Une sueur de poussières talquée dessus.

Je guéris de l’invisible autre part.

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