des semelles de poussière et de temps terrassent
vendredi 2 juin 2017, par
des semelles de poussière et de temps
terrassent mon lit à coups de pierres
enterrant mes enfants comme des graines vides
sous le crachat de ces cailloux
je n’ai pas conduit mon corps au bord d’une rivière
j’ai essuyé toutes les soucoupes d’or
plus une goutte
plus un sang
sur la grève lunatique des buveurs de réverbère
je suis des astres auréolés du bitume
une statue, un os, un bois de langue
l’ombre comme une flaque de petite mort
tombée
irrémédiable du côté du désert.