Journal poétique / www.jouyanna.ch

le matin vient,large bras veineux qui casse...

jeudi 26 octobre 2017, par Anna Jouy

le matin vient,large bras veineux qui casse le mur de la chambre. j’ aperçois des lampions, le dragon photophore qui danse sur une ligne de grues, une aube rose et violacée, avec une vibration lointaine de clochettes et de klaxons. le cri parfois d’un épuisé.
le matin vient. je le supporte, je hume son approche lente méfiante-les gens attendent l’aurore pour mourir- et ce convoi de sangs et de vins s’arrêtera-t-il demain à ma fenêtre ?

pendant ces premières heures, mes yeux perdus dans les clous des lueurs nouvelles qui saignent la nuit.

dans ma chambre une femme contorsionniste ramène ses orteils à hauteur d’oreilles, elle s’agite avec la souplesse des cordes.
je suis de fer, de la matière à broyer.
mon corps hanté de barres à mine, tente de s’adonner à la tendresse, à la caresse.
les yeux travaillent cette glaise dure.
corps, corps revient à ta danse. débride le lourd chargement de tes épaules. suis le cortège des lampes.va, léger, te dissoudre dans le jour ...
j’intercède, le temps met son veto

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