Journal poétique / www.jouyanna.ch

pavillon noir

dimanche 14 octobre 2018, par Anna Jouy

Je ferme la porte, aussi la fenêtre. J’entre en moi, je descends les sèves des écorces, la gamme sombre du chant. Pourquoi fait-il toujours nuit en soi ? Je dilue ma présence dans les huiles des couleurs. C’est l’osmose arc-en-ciel du sel et de la mer ; les banquises s’effacent, blanches, au-dessus, dans l’espace. et moi, je creuse dans la mort la fibre optique du futur.

Je ferme le poing, mes ongles mutilants retournés sur mes lignes de vie. Je suis de cette race violente, hélas. Des frappeurs, des batteurs de monnaies en menaces. Indigne je le sais, du vol et même des rapaces. Je suis la forme invertébrée de la vertu de vivre. Indigne, je l’ai dit.

Je ferme ma bouche, je couds la parole aux salives des saumons. Je remonte à la source, au clapotis qui s’enroule au silence, à un cheveu des anges. Je sens dans mes joues, la secousse qui déferle et frappe le phare de ce poème éteint.

Je ferme les yeux, paupières gibecières, le tourment de la chasse, l’extrémité du bois. J’atteins d’un jet de paille le fond de l’univers. C’est un tambour, une peau de chagrin. Et mon aller-retour un boulier de lumière. Le compte est bon ma Terre touche à sa fin.

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