Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 102
14 novembre 2013
un pont, une eau, une aube, des piliers. solides tentatives de grimper le ciel mais légères balances du tablier. rester souple, le vent mène un combat mais le perd. traversées des pores, l'espace sidéral d'entre mes atomes. avec cette quantité faramineuse d'air en moi, je comprends mon goût de voler. portance d'un moineau et pesanteur de racines. balancer le tout organisé, organique qui me compose, me composte. je n'ai que les mots pour (...) -
journal de l’aube 101
13 novembre 2013
pleine nuit. le corps incandescent se fout en vrille. il fait torche comme un petit Piper qui chuterait du rêve. crash sur le sol, les yeux bien ouverts. fallait pas louper ça, cette sensation de manque de carburant pour poursuivre son sommeil. j'ai le calme, le repos nécessaire. pourtant peu dormi mais me voilà. la minette s'est totalement lovée dans mon anse. elle cherche à interrompre ma plume, à poser sa griffe sur mon cahier. me (...) -
journal de l’aube 100
12 novembre 2013
prends ma douleur. vois regarde. elle est pour toi, faite pour toi sur mesure. gant de brûlure froide. prends-la, toute spéciale, toute unique. douleur cotte de mailles, des mailles qui étaient laines, transformées en chaînes, en prison, en cerclage sur mes pas. prends-la, contemple-la ; elle est tienne entière, de ton alliage, de l'instant même où j'ai trempé et que le feu est devenu noir. je te l'offre. elle est pour toi, n'existe que (...) -
journal de l’aube 99
11 novembre 2013
l'exception de la nuit ; parenthèses ouvertes, fermées, ouvertes encore. les cas prémonitoires ou imaginaires d'un rêve surgissant, saillies de l'inconscience, et qui me lèvent avant l'heure, ponctionnant sur le repos son quota d'angoisses. l'exception de la nuit, de vibration, de l'air qui appartient à des choses, des êtres qui en savent, des mouvements invisibles. -j'aime pas le noir et devoir m'y offrir toute entière...-. la nuit, (...) -
journal de l’aube 98
10 novembre 2013
flocons pelures d'anges à l'économe le sol reluit de lunes en bris soupçons d’un délit d’astronome mon sommeil écarquille les nuées bébé gâté toujours en veille réclamant sa voie lactée de toutes faces nos gueules au dé combien de points du jour pour avancer dans nos cases ? une cartouchière de noires et de blanches pour la mitrailleuse je ne retiens que ce qui chante ça aide à fermer les yeux pour toujours prière des fleurs (...) -
journal de l’aube 97
9 novembre 2013
rien de plus pesant qu'une ligne bleue dans l'ourlet des nuages. là-bas, un ciel étonnant. trace dans laquelle on aimerait écrire un poème du jour : la mort n'est pas un jeu par exemple.. certains jours lui doivent l'entier des heures. ma mère la morte qui m'a portée est arrivée sur Terre un jour semblable, un ange au-dedans d'elle. j'ai toujours été indigne de sa foi. ça résume bien des choses. je devais qui sait lui rappeler une forme (...) -
journal de l’aube 96
8 novembre 2013
ce qu'il disait en dormant, lèvres charnues de quelque rêve emplissant la poche de chaque aube. j'allais droit au tablier, fouiller dedans et trouver mûre une espèce rare, la preuve brute de son verger. je glissais entre mes doigts jusqu'à mes yeux une rivière. ce sont des choses qu'on ne peut pas inventer, la grâce d'un peu de poésie qui rendait la lumière au pressoir. l'accueil d'un présent de colombe de magicien transfigurée un instant (...) -
journal de l’aube 95
7 novembre 2013
odeurs lourdes des fêtes. hier dans encore dans les tentures, devantures des laines du souvenir. la maison enchâsse le temps dans ce qu'il a de plus volatil, précieux bien qu'on pourrait d'un geste, d'un courant d'air chasser. ce qu'il faudra faire. l'étau de temps me serre. seul le passé semble encore exister, contrairement à l'usage. j'aurai peut-être. ici est un éphémère illisible. hier un livre. je devrais respirer. j'ai le masque et (...) -
journal de l’aube 94
6 novembre 2013
tu mangerais même ,...a-t-il écrit. et tu sais la faim, tes dents, ces poutres d’ivoire dans l'écueil des forêts. perdue à chercher la pitance dans un sucre de froid, perdue dans un festin de soucoupe, envol mystérieux pour des transits cosmiques et satisfaits... tu mangerais même la main ouverte et les lignes dedans, arêtes vives à sucer pour la chair blanche qu'il y a autour. un peu d'eau s'il vous plaît ou de la mie, pour faire passer le (...) -
journal de l’aube 93
5 novembre 2013
mes amours refusées... j'y songe. je cherche sur la toile les pourquoi sombres et leurs réponses blanches. refusées...j'y pense. colporteuse du sentiment dans une valise entre brosses et linges des mains, parmi quelques boutons et des rubans élastiques. je me souviens. les vendeurs de chemins, les trimardeurs de petites nécessités qui, passaient à la maison l'air du perdant affiché sur la face. ils étaient là mais déjà loin aussi, comme (...)