Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 92
4 novembre 2013
il est toujours temps de dire que je n'ai rien connu, ni touché, ni aimé. temps d'accorder à son doigt de touiller le pastis ou le curaçao selon la qualité du soleil. l'eau est un mélange d'ivresses, la mère subtile des flous de vivre. la mer aussi. il est toujours temps de tenter de séparer mes mots des tiens. de compter sur le vent pour nous rendre nos quotas de feuilles. j'entends mon voisin fâché de Mon automne salissant sa pelouse. (...) -
journal de l’aube 91
3 novembre 2013
le passager des ombres vient à nouveau de nouer ses pas à la nuit. j''entends le frottement du noir dans les rais des ampoules il va et vient à la poursuite de ses cauchemars, heurtant chaque rhume à choisir. il faut maintenant que je fasse les préparatifs de l'aube. le jour me tarde pour revoir un peu de lumière pour croiser sur les murs de son exil, son profil noir ses restes humains vaincus par le soleil il va pleuvoir. c'est ce que (...) -
journal de l’aube 90
2 novembre 2013
pourquoi quelqu'un nous ferait-il des anges ? l'aube est bien toujours une passoire d'encre, un garni d'histoires où l'on rate ses trains et où l'on marche à l'envers dans les plafonds du ciel...vas-tu être des leurs ou revenir parmi la lumière ? alors ? il pleut et le film a bien ses bandeaux noirs, en haut et en bas. bandes passantes de l'ironie. méfiance des images et des couleurs sans doute pour mon petit écran. je plaide en vain (...) -
journal de l’aube 89
31 octobre 2013
restauration de l'encre. ravalement entier des pans de mémoire redresser un peu la parole, qu'il faut maintenir dans une ligne, une seule ligne comme un frisson continu sur la musique. abattre l'obstacle, de domino en domino, regards jetés sur des pousses invisibles, entre des choses trop légères et des enclumes je crée le monde à mesure de pas et d'enjambées de loup les cavernes sont toujours habitées des montagnes qu'elles couvent, (...) -
journal de l’aube 88
29 octobre 2013
c'est l'aube où la vie se remplit de détails, chaque parcelle de couleur, chaque mouvement et parfum ré-entourent cette éclosion des attentions scrupuleuses. et tout chaque fois s'organise et se fait sans le moindre accroc. dans un ordre parfait, la transmission des otages de la nuit sur un pont ou à Checkpoint Charlie. je troque et vois glisser dans la brume féroce les prisonniers intimes, les vagabonds furtifs. échange silencieux, le (...) -
journal de l’aube 87
28 octobre 2013
pure perte. tout s'éloigne encre contre eau,ancre tatou dans mes bras. ce nom assoupi qu'un chien parfois réveille d'un soubresaut de carpe dans le temps, ce nom qui adhère, douleur en veines et tendons. j'ai le cal des brisures comme une montagne d'avance sur la mort. pure perte. on a dû blanchir mon corps, mon cœur à la chaux vive, farines d'antiquaire jetées sur ton empreinte.cautériser à l'insomnie et ça me plâtre partout, je marne (...) -
journal de l’aube 86
27 octobre 2013
aube retenue. jour tiré en arrière. même fictivement cela fait un fieffé bien. on fait l'impasse sur cette fiction. on s'imagine dressé devant la boule terrestre et la main imposant l'arrêt, on la fait attendre. Stop !. passage d'enfants, d'aveugles, du cadavre de mon père. tout et rien, sur les rayures jaunes et nous stoppant Fandjo, Anquetil ou Zatopeck, (bref.. une Terre d'exploits, sinon ce ne serait pas la peine sans doute...) (...) -
journal de l’aube 85
26 octobre 2013
plume sèche. cela arrive, on me dit- je me dis . ex-pulsions. parfois il suffit d'un geste, d'un mot pour donner des impulsions ; la même chose pour que se détruise en moi le sentiment de quelque chose qui ait du sens. cette activité d'écrire aussi vitale qu'elle soit se dissout dans la souffrance...je n'écris plus je me regarde écrire. l'élan poétique a poursuivi un temps sa propre force mais je crois qu'il vit sa fin, que le manque (...) -
journal de l’aube 84
25 octobre 2013
belle nuit, facile aisée sans arrêt sans coupure. une vraie jetée sur la mer, longue idéale. au bout de la nuit il y a toujours un voyage, une mort compacte embrassée des 4 côtés. paquet ficelé pesé tamponné et acquitté. sommeil de plomb, de plombes aussi où j'ai écrasé à la tapette à mouches les insomnies encore vives et fait place propre pour les suivantes, sans doute. je me lève dans les temps, dirais-je et ce pluriel est de bonnes augures (...) -
journal de l’aube 83
24 octobre 2013
la sagesse des choses, leur patience qui m'effraie aussi. que ne suis-je une des leurs ? sagesse désemplie de la tête, du nuage dans lequel zigzaguent les moucherons du savoir. ou alors faudrait mieux estimer le reflet dans le miroir et s'accorder le droit de n'être que le sable de l'image, uniquement faits de graines de la Montagne ? verre ou chair pareils. le lever du jour est plein de questions, des secondes enfilées sur le (...)