Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 72
12 octobre 2013
déjà je frôle la neige. la terre n'est pas prête. le jardin n'a pas reçu sa cape hivernale. me reste à imaginer de meilleurs jours encore pour la lui coudre. lever tardif dans le noir. nous marchons de plus en plus dans la flaque bitumeuse. une attraction vertigineuse, comme nous endormir dans notre douleur pendant quelque temps, coma de peine et de difficile. et moi qui comme une chienne ne cesse de creuser des trous sans importance, (...) -
journal de l’aube 71
11 octobre 2013
l'aube peut-être rouge ou noire. passion Stendhal. ou alors insipide, le tirage supplémentaire d'un thé en rab. je vis un temps d'usure où reviennent par grappes des choses pointues sous la peau, des extractions dures dans la compacte poussière du sable. je le vis avec cette découverte : c'est un filon sans début, plongeant dans l'envers du tas, dans le rebond inverse du big-bang. toucher quelque chose de crucial, c'est aussitôt faire (...) -
journal de l’aube 70
10 octobre 2013
j'ai le choix du bruit celui du pin qui frotte le toit d'une branche celui de cette chaleur qui travaille la lampe et fait bégayer la lumière la roue du vélo, cliquetis familier régulier, de loin le plus gros mangeur d'oreilles à cette heure ces pas que j'imagine le mouvement des chaises de métal quand les bêtes sauvages terminent leur festin de ténèbres le bruit de la main sur le papier qui est doux et sifflant. presque aiguisé, lame de (...) -
journal de l’aube 69
9 octobre 2013
sous le coude mise bas du premier meurtre des lumières. le sommeil est mort d'une chute de cheval, le cuir et les lanières sciés par une lime râpeuse. j'étreins la fuite, grimpée comme un haricot géant par-dessus les ogres de chaque nuit et maintiens, de l'élan et de force, les sauts et rebonds de nuages. on voit bien ainsi que le pucier a été secoué, que c'est aux échasses que se gagne le prix du stade. me sens laborieuse, alarmée de crocs (...) -
journal de l’aube 68
8 octobre 2013
regarde ce visage, le traverse. je suis loin derrière encore ce miroir, quelqu'un, difficile à reconnaître, entièrement recouvert du feuilleté des pierres, schistes de silex ou gravats du calcaire, cela fondu en verroteries. regarde sans voir. juste passer la douane, comme chaque matin en songeant de plus en plus renoncer à me battre (quelle locution verbale que se battre !) se frapper, lutter à l'intime pour des convictions encore plus (...) -
journal de l’aube 67
7 octobre 2013
petits condensés d'aurore aux éclisses mutables.le bois du lit est mort mes équinoxes éreintées à la reliure. exorcisme des noces d'ombre avec libelle et levure, je monte le texte du matin. me faut parrainer l'attitude fréquentielle d'un soleil bipolaire. homologuer le lumignon matinal je scinde ma goualante, de voix de tête en voix de gorge, comme la bête palustre palpe l'eau et la mousse. réfréner cet instinct de lumière et accepter (...) -
journal de l’aube 66
5 octobre 2013
tomber dans la routine, hamster craqué, l'aube à roue me ramasse à la grosse pelle. je pars par paquets d'eau sur le fleuve..schalflflfflaf.. manque juste un banjo et le blues du Sud pour jouer Tom Sawyer. moins d'aventures sous mon couteau suisse : sculpter un bout de bois, écrire raide dans l'écorce un sillon de ciron domestique. je me lève pour ça, pour pédaler cossu. mon rêve interrompu bien avant qu'il ne m'arrive quelque chose. vêtue (...) -
VASES COMMUNICANTS
3 octobre 2013
petit exploit de blogs en début de mois, la série Vases communicants, due à l'initiative de FBon http://www.tierslivre.net/spip/et Scriptopolis, http://www.scriptopolis.fr/ ce vendredi sur Les mots sous l'aube. ce Vases communicants est sorti d'un tour de potier, entre Christine Jeanney http://christinejeanney.net/ et moi-même pot de glaise à quatre mains. tour à tour, interpellant et convoquant notre Mémoire nous avons « monté » l’eau (...) -
journal de l’aube 65
3 octobre 2013
à te lier du matin, une piste dont il faut m'arracher. réinventer presque toujours la roue tant je laisse de choses essentielles aux oubliettes. réinventer l'élan, la force. passer les portes d'embarquement. j'ouvre alors trois blogs, les cartes du ciel des êtres qui constellent ma piste, et lui dont c'est le jour, le 3 octobre. du temps. de cette écume quand même qu'il laisse, mousse persistante- quelques siècles peut-être-. maintenir (...) -
journal de l’aube 64
2 octobre 2013
toujours cette longue veille parmi les plaintes, flagelles humaines, flagelles fantômes, le boitier du néon de la salle de bain craque sans fin la misère de mourir. les morts d'ici ont trop de choses à dire. j'entends la langue rauque des usures de la tombe. cette sempiternelle oraison : qu'il est temps pour eux de rompre, qu'un voyage perd patience en mes terres. je veille, je brûle, je change les papiers d'Arménie. je fais ma (...)