hors chants
-
du temps pour soi
13 décembre 2013
je casse la tirelire de mon âge, c'est plein -tout plein- de petits sous rochets, de la grenaille de vanités pour la quête des dimanches. une économie de joies une épargne de saveurs. le temps sur le carnet de l'épicier est une belle valeur ajoutée ? oui. je glisse ces rondelles dans les écrous des portes. ouvertures en déclic, le pêne descend, le passage est ouvert. je franchis le seuil et des algues jaunes partout devant moi comme des (...)
-
articles soldés
11 décembre 2013
Trop petit ou alors trop grand, mais clairement à ma démesure.
La visite dans le magasin de pardessus n'a pas permis de trouver ma défroque idéale. Le col d'abord qui serrait ma voix ou alors la laissait béante et lâche s'étioler comme un pan de chair sous les bras. Je le regrette -parfois- ou alors quand il pleut mais je crois que j'aime être encore mouillée même si nos pluies n'ont plus jamais la pureté d'antan et que se mêlent aux gouttes (...)
-
araignée du matin chagrin
9 décembre 2013
Nous n’avons rien noué
Bordel de trop de fouilles d’étoiles
aux nids de cueilleuses parfaites à l’immense abdomen
L’aurore est là, la vois-tu ? Cuisson rose dans le cœur du ventre
On me prédit la mort et j’y tombe.
Nous avons trop
Versé
Des rendus de prose, des rendus de poème, de la terre si sèche qu’il fallait des poinçons
Graver ta vie dans ma ligne de tir nécessitait des besognes intenses, de la charcuterie de guerre
Nous nous sommes (...)
-
l’important de plus en plus pour écrire c’est...
8 décembre 2013
l'important de plus en plus pour écrire c'est d'être dedans, de moi à moi. bien ou mal écrire mais à ce prix. chaque déviation de pharynx conduit à la voix de fausset. dans toutes les situations de rupture du conduit pneumatique, j'ai échoué.
parfois le travail d'écrire consiste très longtemps à nettoyer le chenal, à évacuer les interférences,à faire tourner le repiquoir dans le meuble de ma conscience jusqu'à recréer le puits. tu m'entends ? tu (...)
-
corps
7 décembre 2013
Corps poète, ô mon corps poète…
Aux aguets de ces bruissements d’existence, de l’effeuillage des sens qui pèlent en rage douce la vie sur de la chair vive. Respirer inspiré. Expirer affûté. Le tamis du corps et les perles des humeurs. Ce corps interprète, ces langues étrangères, ces paroles alitées. Entre vous et moi, vous émoi, vous mon ombre vous presque moi
Corps poète au labeur de transcrire. Ouïr sentir goûter voir et frémir. Et comme un (...)
-
à boire
5 décembre 2013
Attaque d’acides silencieux qui gravent des rides sur la peau, sur l’eau, sur le lac que je laisse derrière moi.
Arborescence de givres fixée à l’épine dorsale, glacis surprenant du couteau jusqu’au sang.
C’est le trapèze des mots qui soutenait ma tête, muscle langagier opportun à museler ma folie.
J’empile des termes de cristal, une brique à l’endroit, une brique à l’envers jusqu’au flaconnage. Et tandis que pétille immobile le vin des ceps (...)
-
livre
30 novembre 2013
m'affranchir du banal singulier. mon réel, ma réalité. ces préoccupations qui pénètrent le dire, expressions d'un égotisme suffisant.
si difficile dans l'écriture mais ne me dire qu'en frère.
libérer l'esprit, afficher une mémoire sans géographies montueuses, une sorte de plaine avec une route dedans. et dedans la route des lignes, blanches discontinues jusqu'à l'ailleurs
mon livre peine à prendre un corps linéaire. il ne peut que durement (...)
-
Dijon
22 novembre 2013
j'en reviens. l'aube sans écrit sans graphie... juste la tête au plafond, me demandant si et puis comment...
Dijon s'est faite froide en dehors et brûlante amitié en dedans. exercice hier de lecture en public. étonnée du monde et de la bonté des gens.
suis-je si misanthrope ? ou vais-je à force de bontés devenir une auteure heureuse ?
la pluie glacée, ailleurs la neige, les routes précaires, les trains qui font des haltes à la (...)
-
le temps d’éteindre
20 novembre 2013
je pose mon pied sur l'ombre qui marche. où suis-je ? moi ou à terre ?
mes bras perdus dans le cœur parce que l' effusion ne sait plus voler
dix formes sous les heures du jour, longue chaise où s'assoient des passereaux ou petit tas de cendres sur le coin des semelles. images
la terre est froide et d'y descendre fait frissonner mon ventre. je ne ferai qu'un clapotis dans la vasque des femmes, le temps d'éteindre les buées. j'y vais (...)
-
douter
17 novembre 2013
douter
fermer les pas sur la contredanse tous les bourdons en élastique
désirer
clore les mains une maille après l'autre dans un gilet essorer le jus attendre que ça se délace
délier
épeler le muguet aux carrés blancs de la langue des oiseaux
donner
bander la course le mors au poing ongles ras les élans
délirer
prononcer dans l'eau silencieuse ces livres où gisent les idées
dormir
éteindre alors ma course comme une chute sur du (...)