hors chants
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Ce n’est jamais sans importance. Les ondes du...
28 juillet 2017
Ce n’est jamais sans importance. Les ondes du siècle m’encerclent, me travaillent et m’élèvent. Et m’abattent encore.
J’ai reçu un corps vide que l’amour remplit et que l’indifférence creuse. Sur le tour de Terre, je m’efface, me tasse, me déforme. Sur le tour d’un chant, je grandis, m’évase et m’affine.
Je sors d’un amas de glaise mêlée.
Chaque parole compte, chaque mot. Je suis une terre saisonnière. Je respire à la force du soleil, j’expire des (...)
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je ne suis pas prête pour un poème. l’exercice...
20 juillet 2017
je ne suis pas prête pour un poème. l'exercice de la voix est dans ses gammes rauques, un moteur à explosions qui renâcle de l'étincelle. le temps y est-il pour quelque chose. dehors le ciel a la goutte, ça aide à la mélancolie mais ça feutre l'âme à coup d'acide.
le poème est-il thermosensible, lavable uniquement à la main, et à sécher sur un fil ?
à ma fenêtre seul le chat parle aux oiseaux. pour lui qu'importe le ciel, le poème est toujours (...)
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je ne suis pas des toiles de soleil je porte...
12 juillet 2017
je ne suis pas des toiles de soleil je porte ma petite robe noire.
ma jambe en résille grimpe vers des lunes mauves
là-bas même le coeur porte des jarretières et des miroirs
et ce foulard des ciels fauves
j'appartiens aux lichens et à la cloche errant sous la bise
je monte chaque nuit aux cordes des volcans
je jette mon ventre par poignées de fumée
écrire sur l'ardoise des (...)
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montagnes couchées
9 juillet 2017
un jour il faut peut être cesser car la poésie en a assez de vous
traverser
vous êtes d'un trop pareil paysage, les mêmes ornières, le carré de terre, la marge à droite tirée au cordeau
vous avez déroulé la chevillère la mesure de chaque pas s'éteint avant le sable
vous ne voudriez pas dire la mort
mais quoi d'autre puisque
devant vous les montagnes se sont couchées (...)
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la nuit glisse comme un bas sur la jambe...
4 juillet 2017
la nuit glisse comme un bas sur la jambe
résille de fatigues et de songes
la nuit treillis d'abeilles, la nuit trappeur d'oursins
qui s'effondre sur mon pas, embûches épineuses
il y a des sommeils où l'on ne ramasse que des tisons
et d'autres où l'on écrème la moire
l'accroc ou le velours
et quand c'est ainsi, qu'elle s’appesantit jusqu'à la terre
qu'elle tombe en flaques de bitume
il ne reste qu'à rincer son voyage
de lumière (...)
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angelus
28 juin 2017
A l'heure des miettes sur la table,
la main ramasse la journée pour l'avoine des oiseaux.
Un enfant écrit au silence sa dictée de colère
Mon corps lentement range ses gestes sur une chaise
Il cède la place
et je regarde le sol s'ouvrir de trappes d'ombre où descendre
Je dois naître dans un chapeau magique
Je fermerai les yeux et ce sera (...)
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S’adosser à la plaine J’aime les étendues du lit...
25 juin 2017
S’adosser à la plaine
J’aime les étendues du lit interminable
Dedans je suis l’horizon
Par toutes les épaules
Et chaque fleur, des petits pois sous le sommeil des princesses
J’entre dans la plaine avec des clous de nuage
Une griffe après l’autre
Et la terre me pénètre en territoire neuf
Nous avons des histoires de draps et de fausses couches
Que personne ne comprend
Jamais assez vertical, alors
s’abandonner à la gravité des sols vous allège (...)
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nos yeux encore fermés, nous ne sommes encore...
20 juin 2017
nos yeux fermés, nous ne sommes encore rien
semences creuses
et chaque aube ramène notre tas de graines dans le corps jardin
l'état nu de chair sous l'écorce d'une paupière
mais soudain on respire, on soulève nos épaules, on s'épanche.
on se demande quelle main nous a poussé dans la vie, jeté à la porte de l'absence
il faut enfler l'univers du geste et de l'ombre
jusqu'à s'éteindre d'une ultime étincelle
nos yeux déjà fermés, à (...)
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de grands fruits de verre pendent aux yeux...
17 juin 2017
de grands fruits de verre
pendent aux yeux des femmes
l'amour est une carrière de feu et de sable
on y jette parfois ses amandes
qui crépitent, pauvres noyaux
laissant le parfum et l'huile
dissoudre la chambre et la pupille
elles penchent du côté des images
une vue sur le ciel, une autre sur la mer
une pleine louche d'ambre et d'esquilles
des mouches y volent comme des (...)
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je vais battant fêlé. ce quelque chose dans...
12 juin 2017
je vais battant fêlé.
ce quelque chose dans la tête qui déshabille mes pensées.
exactement comme le vent dépouille le clocher emportant son appel du côté nu de la fumée.
les phrases en lambeaux. je traverse la plaine émoussée.
rien n'efface le pays, ni le pas, ni la main.
devant, l'étendue laminée d'un long chagrin.
je marche interminable