rêves-traduction de la nuit
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J’ai mené mon rêve à la carrière C’était des...
18 octobre 2019
J’ai mené mon rêve à la carrière
C’était des molasses
Où nichaient les falaises
As-tu déjà vu la fleur de pierre
Où nait le vertige ?
J’ai dit : creuse, efflanque
Écorce le sable prodige
Je n’ai pas le choix
Pour sortir un écho de ma carne
J’attends maintenant
Comme un patient
En chemise
Qu’arrive en suivant
Les lacets de la rive
Ce cri d’enfant
Qui me décharne
Et (...)
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Nous avons ensemble notre aubier de douleurs...
5 octobre 2019
Nous avons ensemble notre aubier de douleurs
Pauvre arbre vissé sur ses nœuds appelant une lumière acide. Là-haut.
Être ligneuse ne me sert qu’à faire des lits et des cercueils
J’ai cherché l’eau comme un sourcier de ciels
Mais ces lampées de nuages assèchent la nuit
Et l’étang où dorment les mystères
Nous sommes comme des frondes tirées vers l’altitude
Quand toute pierre retombe au sol
Cette terre je veux la boire
Assouplir mes racines
Qu’elles (...)
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J’écoute la nuit déjà à venir Qui parle sur les...
23 septembre 2019
J’écoute la nuit déjà à venir
Qui parle sur les pointes de lumière
Sa voix hante l’infini
Et cette farouche nostalgie
De savoir à peu près
Les formes de la mort
Aux graines de vie
Mon amour comme engrais
Pénètre et pousse le corps
À sa pâleur neigeuse
Pur, innocent
Enfant, murmure
J’écoute
Jusqu’à la fleur du verbe
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Je reconnais ce chemin, la machette aux...
7 septembre 2019
Je reconnais ce chemin, la machette aux mains,
Emprunté, piétiné. J’étais la sentinelle des branches
Et chaque jour, je revenais m’assurer de la friche.
La nuit avait des volontés ultimes, toujours plus d’étoiles sur le sol
Je reconnais la trace, tu engageais entre les feuilles ton ventre tam tam ,
Un monstre à frayeurs pour frayer ton passage.
De ce côté du souvenir, j’en tremble encore
Fallait suivre le message. Sauter entre les bruits (...)
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ce sont des orgues , les jours, ces longs...
22 août 2019
ce sont des orgues , les jours, ces longs tuyaux aux lèvres rouges
dedans une montée d’humeur vers le ciel
je prie, je parle, je m’éteins
je joue à couper les ficelles des vendeurs de chewing gum
j’ai encore lâché les mots, nacelles libres
il parait que là-haut un enfant plante un verger de bulles
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Mon corps est entre deux granites Entre deux...
14 août 2019
Mon corps est entre deux granites
Entre deux mains
Deux feuilles de bois
Clos sec
J’affine la transparence
Pour quand s’ouvrira cet aven
Un volcan de spores
Et l’image disparue
Je recommencerai ma vie de pierre
Par l’extrême des nuées de la terre
Et avec toi, le grain,
La lacune
Nous referons une planète et la Lune
Dans le livre indicible
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sibérie
4 août 2019
le ciel est jaune comme un désert
la mer ocre et le manteau de l’homme, rouge
entre des pierres les lambeaux d’un vieux fleuve, épuisé de soleil
les dernières choses qui parlent sont des flammèches d’ombre qui sautillent sur le sol
des dragons de fer crachent le feu des derricks
l’air flambe, les pollens de mort grillent aussitôt en poignées d’étincelles
les lacs étouffent, s’élèvent comme des soucoupes blanches, hosties des enfers
et tous les (...)
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Je me promène Le vent écrème les fleurs, les...
24 juillet 2019
Je me promène
Le vent écrème les fleurs, les sols et les papiers
Je me dis qu’il lit les pensées, les ombres des hommes
Et sous le chapeau de paille de l’amour
Je sais qu’il amasse les trésors muets des choses
Et qu’il soulève ma mélancolie
Plus loin le vent se repose, plus je suis éparse et semences
Alors je murmure ton nom
Je suis d’amour (...)
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sur mes genoux mon chat dort il dort comme...
21 juillet 2019
sur mes genoux mon chat dort
il dort comme dans la mort immobile
son ventre dans son pyjama sauvage soulève les haltères du songe
cet abdomen rayé comme un sac d'araignée est le soufflet calme qui entretient la confusion étrange d'aimer -follement- ce que je ne sais pas
le cœur prisonnier
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dérisoire
13 juillet 2019
La fumée rampe sur la table
Mon sacrifice n’est pas léger
Sur lui, les boutefeux
Des souffleurs de verre lestant innocence.
Mon sacrifice n’a rien d’un ballon dans le ciel
Je prie pour des choses impardonnables, le genre de désir qu’on doit éteindre.
La fumée, le linceul du cigare, la nappe meringue de mes dires, brûlés,
Des soupirs canicule, le petit brasier de gorge qui crépite, tout cela à ma bouche
Tandis que ça pique aux yeux
et la (...)