rêves-traduction de la nuit
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deuxième foin
19 janvier 2014
brouillon de femme, le bord imparfait des nobles couleurs. des traces de doigts et des
bavures, la suie gommée d'une esquisse. regard encore, mains à la débauche.
j'hésite entre tous les étranges, me mélange sans fin. terre meuble de prochaines statues, attente des pouces et du tour du potier, le tournis des constellations qui rodent sur le disque zoologique.
brouillon, vie à l'essai, prototype d'un futur moins abstrait. je tente, (...)
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bain turc
18 janvier 2014
bain turc. belles éprouvettes, on ouvre les mains. on déguste, une soif comme des onctions de scaphandres, le boulier d'une respiration au gaz. c'est du caviar d'oxygène.
énucléer le champagne à la cuillère parisienne, une louchée pour papa une louchée pour maman. j'essaie de prendre l'air, de sortir des histoires de famille. le passé remonte toujours, qui fait comme ça la chaîne des reviens-y et des listes d'attente. il y a des montagnes (...)
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coupe de bois
16 janvier 2014
Ici, on a coupé beaucoup d’arbres. Pendant des jours entiers, j’ai assisté à l’exécution des basses œuvres des bûcherons. Eradiquer les meilleurs fûts de la forêt. Il a fallu me rendre à l’évidence, accepter ce que je ne voulais admettre : des zones entières du bois avaient été dégagées. Dans la pente, entre des plissements de terrain, à l’orée.
Un travail nécessaire qu’on a dit. Entretenir le paysage, le coin de bois avec des saignées ligneuses (...)
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passante
12 janvier 2014
Je visite chaque jour ce blog. Un espace où s’ébattent mes souvenirs. Ce monde a-t-il une seule fois existé ? Manque le dimanche ce rire de cacahuète et ses cassures bien craquantes. Du silence écossé, un doigt qui rétame la gousse. Il faut sentir à force de passage le vide ininterrompu. Cela fait combien de siècles que ça se tait, et que je suis tombée pois vert dans un tas de viscères, digestion de princesse aux matelas.
J’empile les nuits (...)
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impossible terminaison nerveuse
12 janvier 2014
.Je visite chaque jour ce blog. C’est l’espace où s’ébattent mes souvenirs. Ce monde a-t-il une seule fois existé ? Manque le dimanche ce rire de cacahuète et ses cassures bien craquantes. Du silence écossé, un doigt qui rétame la gousse. Il faut sentir à force de passage le vide ininterrompu. Cela fait combien de siècles que ça se tait, et que je suis tombée pois vert dans un tas de viscères, digestion de princesse aux matelas.
J’empile les (...)
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instinct
11 janvier 2014
D’instinct...c'est le mot qui me vient. L’intelligence et ses œuvres d'instinct. Encore plus que de déduits en déduits, il pose son désir en gabarit et y verse le tout-venant jusqu'à cette architecture qui s'accomplit.
Par devers moi, à chaque fois, les structures tremblent et se remettent en formes nouvelles s'adaptant à cet instinct plus fort que tout. Je le désigne comme l'ancre jetée dans l'invisible. Je me ripe à la corde tendue. On (...)
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corps
10 janvier 2014
Ce corps titan, le mien, qui s'interpose, qui rentre dans l'amour, collision de chien sale, invité sans invite, mon corps qui est partout, sur ma langue, ma parole, qui poisse chacune de mes pensées.
Le voici qui s’intercale, qui fait barrage. Guenilles de lèpre et la laideur qu’il en a, garde-chiourme
Ce corps manifesté, éloquent portrait d'un intérieur que je n'ai pas.- Non je ne suis pas ainsi, n’ai aucun de ces traits sur lesquels ne (...)
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Approcher cette sébile d’ombre, une offrande à...
8 janvier 2014
Approcher cette sébile d’ombre, une offrande à y poser, une obole à laisser là, pour tout compte d’oubli. Espérer que cela calmera le destin, les sortilèges sphinx, la bourse ou la vie… ?
Cette sébile d’ombre faite pour ce dont on doit se séparer justement parce que ça a plus de prix que toute autre part : sa culpabilité, son erreur, ce qu’on sait avoir fait et commis sans gloire.
Ombre. Ma nuit, ma trace,- sale-, empreinte honteuse et que c’est (...)
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un encens d’orage 6
6 janvier 2014
cartouchière chaude
des bombes croisées sur ventres
le désir émonde ces munitions
l’enceinte basanée des cœurs blancs
nous tirons des coups sans feu
sans le mal essentiel que cela fait quand on aime
rien ne perfore nos tympans
nos épaules
et cette cible de poitrine
nous jouons à la petite amour comme à la petite guerre
sans le risque de mourir
surface de peaux blêmes qu’aucune saignée n’habille de fleuve
de pouls
de soubresauts de (...)
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wui
5 janvier 2014
Crazy fou parle en phonétics
Il épèle les sons et m’emberline de consommes zwui
Il a comme ça des réservoirs de salives neuves
où il faut vouar l’amour décompenser
Passer par toutes les dents du dedans
rives de mots l’air
fleuve fluides dentales
sentez comme ça sursaute léger
gués d’ivoires sur l’eau de l’avoir
il dit joue
il dit jouy
o de moua
garances vis
crazy fou parle amour
in the rimes in the boues cheeee-
peur de rien tan kas pris
il (...)