extensions de lecture
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poème
15 novembre 2013
le corps des femmes est un labyrinthe nu avec son fil constellaire
aux éclaboussures de lait
l'homme qui y vient est un animal en quête d'humanité
sexe poussant ses migrations
jusqu'au secret
pour y déposer son silence
le silence tout ramassé de mots, de pensées
avec des armes par brassées comme des hallebardes ou des fusils à pompe
à rendre avec ses dents, ses serres, ses sabots de centaure
plus il pénètre plus il s'écorce
ascèse (...)
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un jour pour le rien
13 novembre 2013
Il y a des jours où l'on aimerait ponctuer son temps de qu'importe... Se tasser d'indifférence, se bourrer d'antiseptiques, téfloniser sa pensée. Un temps d'imperméable sous des ombrelles cloches.
Des jours qui se lèvent pour rien ou pour le rien, c'est déjà vide au départ. Le lit, les armoires, le frigo... avec ce grand trou d'absence qui sied à vos poumons et vous fait le teint ectoplasmique façon vampire.
Des jours de vacance immédiate, (...)
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à me remplir
11 novembre 2013
simplement te remplir jour, te remplir de tes semblables, de tes quotidiens, de tes ordinaires. par brassées de pupilles, orphelins du soleil chaque fois, à cette heure.
le paysage prend de ces couleurs ombrées profondes. on sent que tout va s'en aller maintenant très vite et cette dernière coupe...
simplement t'amasser avec un râteau, grains de sans- vent, ors assez inutiles pour faire valeurs d'échanges... refile-moi tes feuilles, je (...)
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son sourire est mort l’autre hiver Bousquet
10 novembre 2013
son sourire est mort l'autre hiver son sourire est mort, n'est donc pas remonté des banquises ou des bonhommes de neige pas plus qu'il n'a pu revenir dans un cœur de nivéoles. le temps peut vous endormir, vous rendre cryogéniquement présentable mais une fois la mort insérée, la carte des pouls et des aiguilles stoppe net. débrancher alors le cadavre. fut-il ne fut-il pas...sans ce savoir, on l'espère. sinon on est bon pour le durcissement (...)
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ce jour
9 novembre 2013
ce jour
laisser une copie de l'instant en guenilles de mots.
– ai-je même du fil pour tendre mes destins-
savoir ces choses closes dans des limons de rivière
– ma vie s'écoule et le pays défait-
remettre mon trousseau
laisser une quittance de vent à glisser dans la poche -je remplis de parfums mon grand carnet de comptes-
savoir que la traîne caresse le chemin, gobelets de dentelle chantant dans les cailloux
– au dos le havre-sac (...)
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un jour ordinaire
8 novembre 2013
enfant le ciel te traverse.
elle me regarde.
ces yeux parfaits, boutons bleus à glisser dans mon caraco. elle me suit. petite vie animale qui cherche à se donner.
elle me regarde.
m'interroge et parfois, sans qu'elle n'y puisse rien, me sourit jusqu'aux plus intenses lumières. je réponds, je ploie. l'appel d'air d'un tel besoin de vivre et d'amour ne peut que plier le dos raide de mon devoir professionnel. je ne sais ce qu'elle (...)
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présent-cadeau
7 novembre 2013
présent
résorber l'immense, le mettre en boîte. empaqueter le destin, les erreurs, le chavirement intérieur. tout ce qui est loupé. n'ai que ça. mettre dans le carton penser ruban et fioritures.
tu aimes bien quand ça fait beau.
moi je n'ai rien de parfait à offrir et surtout pas l'amour, qui est mal cuit mal brossé mal fait quoi . je sais que je dois toujours tout refaire deux fois- minimum- et que donc c'est pas ça.
faudrait chercher (...)
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vocabulaire
6 novembre 2013
ce que les doigts veulent dire et qui se naufragent sur l'écueil de nos étrangetés.
tu lis sans doute la nuit dans le texte comme je parle le morse avec des voiles qui dansent, debout sur l'échelle.
on dresse on dompte les fauves de nos lèvres, des cris, des râles et souvent le murmure éteint des mouches s'asphyxiant dans la lampe.
je pourrais inventer des graphies, des jeux, des rébus. tout est mailles lâches avec des trous d'air et (...)
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novembre
4 novembre 2013
tente de me rappeler quel bruit cela faisait, cette course, ce rattrapage impossible entre mon jardin et l'autre bout du monde. tente de me rappeler et combien je cherche encore malgré moi -et malgré tout finalement - à racoler le passé disparu dans un creux d'eau ou un peu d'encre. il y a des endroits, des moments des saveurs, que je ne peux plus détacher du fantôme.
et puis parfois aussi tout oublier, tout jeter par-dessus l'épaule, (...)
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imprégnée
3 novembre 2013
imprégnée
dites-moi comment on change les bois en buvard...
je suis à la pompe avec un grand creux dans la réserve
quelques mots encore
une goutte
des sens
l'amour résiduel
les tas de lie qu'on voit dans nos conjonctives
lignes des khôls rouges de l'insomnie
imprégnée
dites-moi comment on change des étoffes en canaux
pour les transports de l'eau qu'il faudra tordre
en vissant d'amour
nos bras
longues manches "trempes"
lourds récipients (...)