livre des suites
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reprise
3 février 2014
J’ai passé mon temps à délivrer des roses comme les ondes d'un chignon glissant de son échelle de corde
le corps paillasse d'épines engoncé de ressorts pacotille de foire pour le tir des pigeons
cela vaut-il un cygne qui s'éteint sous la cendre des yeux
le glissement impertinent d'une valse mandoline ou le croquant des morts quand vient l'heure de vérité
passé mon temps à la cueillette d'un parfum sous le cou
cette odeur de portail qui (...)
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saison de malaxe
1er février 2014
... Le cœur étreint, des pas commencent à fouler le dedans de mon corps. Il approche. Son souffle agite le mobile de métal de la porte arrière de la cuisine. À moins que ce ne soit le bruit de la pluie.
Il y a moi et puis lui. Et entre nous un animal silencieux qui déploie des écailles, des limes, des structures à écorcer la peau. Ces montées râpeuses et des feux volants. Dragon intérieur, volière affolée, livraison sauvage de sexes bêtes.
Je (...)
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reprise
30 janvier 2014
on écrit juste quand on est détaché. j'essaie par bribes de me détacher de moi, de remonter le courant, le fil des espaliers. de m'éloigner, au plus lointain. ce moi est un autre. je ne maîtrise pas mes distances. myopie et presbytie les deux hémisphères à la fois. le cerveau est trouble, il réclame la mise au point.
je tente de concentrer tous les faisceaux, de mixer quelques sensations. dans la tête tant de collisions d'images qui se (...)
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quelques lettres, du courrier pour lequel on...
28 janvier 2014
quelques lettres, du courrier pour lequel on ne peut aucune réponse, qui attendra que l'espace dans la tête ait une fente, city ou autre part ? attendre avec cette impression d'oublier son devoir d'amitié et qui traîne sur la table. Pas fait ou mal fait.
pourtant ce geste tant aimé ..
et puis se demander comment un désir finit-il en devoir ? devoir conjugal ; épreuves communes.
les mots qui s'embarrassent hésitent , qui semblent perdre (...)
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sens et vent
27 janvier 2014
je détourne le sens du vent. ce jour il viendra vers moi. il aura pour mes cheveux des algues et des plumes
me grattera l'oreille. loin du bon chemin il changera la donne et le bruit des papiers défaits. il me prendra de face et j'ouvrirai grand ma gueule. je boirai la tasse rase du courant d'air.
ce jour je remonte l'autre versant je vais contre, les yeux ouverts, je fends le paysage dans la trame avec de la vitesse de bourrasque (...)
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rien sous l’eau
25 janvier 2014
….
M’endormir en prétextant un devoir achevé, la nuit au mérite, acquise d’un rien de beau dissous dans de l’eau lancinante. Brasser, boire d’un trait de pierres, lancées à la fronde pour le peu qu’elles saisissent encore quelques lumières. M’endormir avec ces effets flottants, pour aller d’un élément à un autre et le feu qui court avec moi sous la mort.
à chaque tacon de route des contraventions de vent. Reprise de bouche avec du fil et des (...)
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le plénum des sargasses 3
22 janvier 2014
quel que soit son réel état d'insalubrité ma maison n'a pas les normes requises pour
mériter une entreprise de réfection. je suis du plus simple appareil, le rouage naturel
de la pierre sur l'eau, ce que je mets au courant, moulin de vent et de rivière.
je rejoins le niveau trois quatre ou cinq des voix qui heurtent la toile de fond des jeux
d'ordinateurs. pelote de fil défaite d'un tissage abstrait. on mitraille dans le figuré, je (...)
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je suis d’un bouquet d’arbres
20 janvier 2014
je suis d'un bouquet d'arbres tous biens groupés, d'une ronde des jambes de bois.Ou alors d'un corps spongieux issu d'un mycellium généreux cerclant le sol en anneaux de sorcière.
la vie souvent s'enchevêtre et ne tient qu'aux fils tendus des autres. racines profondes, attaches solidaires, toutes griffes dedans, dans le corps, la chair, la terre dont je suis modelée, me retenant. Les autres parfaits inconnus -toujours ?- qui tressent (...)
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penser en vrac
15 janvier 2014
Successions d’improvisations. Ce jour n’a cessé de jeter dans le cirque ses petits martyrs. Impromptus, missions à renier dare-dare : on doit on peut on fait. Tout ça dévoré par le temps !
Cette société qui a besoin de médiocrité partout pour installer le malléable, homo manipulatus. Conformations reprises, injections du penser prémâché. Chacun enfile ses voies de garage, peut-être d’ailleurs les seules supportables car comment se sentir encore (...)
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un encens d’orage 9
12 janvier 2014
au quadrille de fenêtres, je tente une oblation de lumière, j’hameçonne une nasse prévisible. voilà ma tactique.
il foncera vers des ampoules qui troqueront son vol martyre pour des rôtissoires.
en attendant cet effet privatif, l’insecte poursuit son sprint de plombier et travaille d’arrache-pompe à faciliter la migration en chapelet de petites cerises sur ma jambe.
je lève la main.
il n’y a guère d’autres choses à gâcher que la nuit, (...)