Journal poétique / www.jouyanna.ch

hier

dimanche 6 juillet 2014, par Anna Jouy

ne pas raconter. ne rien se raconter, surtout pas des histoires. il y a bien assez de la vie pour compléter le texte. boucher des trous, rapiécer, rabattre les ourlets sur mes franges. je dois quilter des couleurs, faire des maisons, des géométries variables, des figures.
la mienne quoi...

papiers pour la toilette intime, intime comme la pensée, la dernière mue des sens, cette sorte d’écume qui me pousse parmi, dans le carreau des rêves. je reviens d’hier avec ma cargaison de squames comme la peau du lait et l’écoeurée fade.

pognes pleines. du concassé de caresses, réductions fauves. mes griffes sont rentrées.
exister n’en reste pas moins une hypothèse de terreur. rechoisir sans fin sa chair, des épousailles âpres. il s’agit moins d’être que d’y prêter adhérence sans doute. accepter encore
je ne connais rien aux choses, chaque instant me ruine dans mes bases.
pas solide, de l’humain équarri grossier, je sais.
mais à quoi assurer la peine, mes efforts ?

le grotesque sape les fortifications de cartes
un doigt et tout est à refaire.


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