pas tous
dimanche 14 décembre 2014, par
nous n’avons pas tous notre quota de fureur
parfois, ce ne sont que des leurres dépecés des fourrures
pas tous un sac de balles, mais des billes
dans un jeu sans victime
la cible pareille à un tonnelet d’amertume
nous ne pouvons pas tous cultiver des ombres
proliférer en espèces les écots de la lune
parfois, il faut évacuer nos rêves
dans des aubaines de trottoir
nous n’avons pas tous ce rythme, ces voyelles de langue
du temps, le temps, par temps
à la jambe folle
ni de farouches croches dans les aiguilles du blues
parfois, on naît déjà qu’on meure
avec une facilité de cardiogramme plat
nous ne pouvons pas nous offrir tous une vie
nous tenir sur des strapontins
à déclamer pour mieux veiller son rêve
parfois, simplement recruter le silence
le fourrer dans sa veste
et enfreindre du poing le bien courant
p.cognee.
Foule à Casablanca, encaustique sur toile, marouflée sur bois,