journal de l’aube 351
jeudi 5 février 2015, par
Et puis c’est la bouche encore un peu ouverte que je dors, comme si la fermer ne pouvait que me faire manquer d’air. Lèvres à peine serrées qui continuent de barboter dans l’atmosphère, dans la parole. M’entendre rêver, me questionner. Me rappeler des mots qui ont été écrits sur les murs du rêve. Me demander pourquoi ? Pour ensuite les laisser partir, eux aussi, comme je laisse filer les bas de soleil sur ma jambe et que c’est irrémédiablement foutu. La bouche légèrement ouverte, tremblement de l’étouffement qui est tapi dans mon corps, qui ne fait que feutrer l’arbre de ma cage thoracique, mes poumons, l’arbre à palabres au fond
Cette bouche sans répit, froissée petit à petit. Est-ce des laideurs qu’elle exprime ? Est-ce de ne proférer que les plissements morbides de toute vie, la mienne qui ne sait que réfléchir sur le drame et puis s’ébrouer chaque jour pourtant dans la joie illisible, indicible… ?
Messages
1. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 05:48, par brigetoun
pourquoi serait ce laideur ?
2. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 06:13, par Éric Schulthess
Rien de laid ici. Chez vous. Jamais, chère Anna.
1. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 06:33, par Anna Jouy
pour répondre à tous les deux, brigitte et vous eric, je crois que le corps porte les traces de ce qu’il dit aussi... et je vois bien que je ride sans grande élégance. je le dis parce que je le pense et que j’aimerais bien changer et me départir de cette tonalité triste
3. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 08:10, par brgetoun
ne suis que rides depuis longtemps
les jours où je veux me consoler me dis que c’est d’être vivante (en fait grimacière)
1. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 13:47, par Anna Jouy
j’aime mes rides sauf celles qui laissent paraitre l’amertume qui me prend parfois..
4. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 09:57, par Dominique Hasselmann
"les bas de soleil sur ma jambe" : l’image tient haut perchée.
5. journal de l’aube 351, 5 février 2015, 11:21, par Anna Jouy
en fait plus haut ce n’est plus le Soleil mais la Lune...