Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 351

jeudi 5 février 2015, par Anna Jouy

Et puis c’est la bouche encore un peu ouverte que je dors, comme si la fermer ne pouvait que me faire manquer d’air. Lèvres à peine serrées qui continuent de barboter dans l’atmosphère, dans la parole. M’entendre rêver, me questionner. Me rappeler des mots qui ont été écrits sur les murs du rêve. Me demander pourquoi ? Pour ensuite les laisser partir, eux aussi, comme je laisse filer les bas de soleil sur ma jambe et que c’est irrémédiablement foutu. La bouche légèrement ouverte, tremblement de l’étouffement qui est tapi dans mon corps, qui ne fait que feutrer l’arbre de ma cage thoracique, mes poumons, l’arbre à palabres au fond
Cette bouche sans répit, froissée petit à petit. Est-ce des laideurs qu’elle exprime ? Est-ce de ne proférer que les plissements morbides de toute vie, la mienne qui ne sait que réfléchir sur le drame et puis s’ébrouer chaque jour pourtant dans la joie illisible, indicible… ?

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