Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 374

lundi 9 mars 2015, par Anna Jouy

Abandon. La porte qui se ferme, l’escalier qui devient le dernier son, cette autre porte définitive qui claque. L’abandon, ce moment de rupture, surprenant, inattendu. Il y avait ; il n’y a plus. Ces moments où la tête se détourne et le cœur suit le mouvement, ce moment où personne ne vient ou personne n’est là, où personne.
Une déchirure dans l’image. Photo en deux parties. Irrémédiablement séparée partagée. L’abandon, émotion de solitude et de rejet, les deux sans doute, un cumul propice à la douleur qu’on ne peut raconter. Parler de l’abandon demande de dire qu’on a été un jour pas assez important, quantité négligeable, déméritant l’amour de l’autre ou des autres. J’essaie de rassembler ce matin cette sensation si douloureuse, de la métaphoriser, de la distancier de moi. Abandon qui met si fortement en avant, explique démontre le pourquoi de tant de mépris de moi-même. Et de volonté acharnée, secrète et sous-jacente, de prouver qu’on ne devait pas m’abandonner.
je souffre moins de solitude que de cette sensation terrible de l’abandon.
ne serait-ce que de l’écrire et je me sens si douloureuse, en dedans une colère triste, une mer entière de larmes et tu comprends aussi pourquoi parfois je suis si affectée par ma vie ici, quand je n’ai pas de nouvelles, ou quand je repense à la famille qui ne se préoccupe pas de moi.

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