journal de l’aube 434
jeudi 2 juillet 2015, par
C’est la chambre une autre, celle-ci… La chambre qui vole, emportée par son tapis. Elle est posée maintenant dans l’oasis des ombres d’Algérie. Je sens un sable d’hortensias, un sel sous les pierres, j’ai trouvé mon refuge, le recours intérieur. La ville est pauvre et pure, le cœur se balade dans les chemises des fenêtres. Et le jour qui arrive ne saura de moi que l’extase de quelques soupirs.
C’est la chambre, une autre, celle-ci… Des arbres autour, dans cette rue d’herbes et de jardins. La porte en bois d’un atelier qui grince. L’espace sans borne du pays de la tête. J’endosse le vieux corps, je goûte la main qui œuvre… Sur le phono, j’écoute un air baroque, une voix hautecontre. Être un homme parfois vous conduit à voler.
C’est la chambre, une autre, celle-ci… Sur le toit, le monde du silence et tout autour, dressés, les crayons du bon Dieu, ces carillons à l’encre volatile, qu’on saisit pour nourrir des cigognes et nicher des harengs. Hauteur pour accrocher chaque matin, un lampion dans les guirlandes de l’aurore. Un drapeau flotte à peine. Je prie au moindre vent.
C’est la chambre, une autre, celle-ci… Le jardin des désirs. L’aube quémande le voyage, les autres vies. Je décolle, j’entrevois. Je change le papier peint de ma propre maison : derrière les carreaux de ma chambre, la Terre tourne. Encore ce jour, j’en- vie et me transplante. Je bouture le vent d’ailleurs, quelque chose de moi voudrait pousser dans l’autre part.
Les gens vivent dessous mes yeux...
Messages
1. journal de l’aube 434, 2 juillet 2015, 07:00, par lanlanhue
le vieux corps et le jardin des désirs qui rend toujours " en-vie"
Que nous sauve l’aube des mots. Merci Anna de ces partages quotidiens
2. journal de l’aube 434, 2 juillet 2015, 07:26
voyage autour et alentours de sa chambre...
3. journal de l’aube 434, 2 juillet 2015, 07:28, par annaj
plutôt le voyage de la chambre ....
4. journal de l’aube 434, 2 juillet 2015, 17:27, par zakane
elle est refuge
mais elle est geôle
ainsi va de l’esprit
qui fabrique les rêves
sommes attachés parfois
à une porte ouverte
chambre noire
d’où surgit la lumière
dirait le photographe