Journal poétique / www.jouyanna.ch

immobile

lundi 3 août 2015, par Anna Jouy

Je ne peux rien dire, le ciel est bleu. Cela me préoccupe, cette fusion de l’âme et des hauteurs, conspiration d’ecchymoses ou marée basse, le ciel est un voleur. Mais ne rien dire, tout le monde aime le bleu.
Le ventre du vent flotte dans mes lessives. Mon corps bat lui aussi de l’aile, pia de culottes et de boutons, les fringues dont je suis effacée, des voiles creuses, des voiles...
Le ciel est bleu et c’est une encre sans nuage où je fonds sans rien dire.
Dans la gare, quelqu’un a noué les rails comme des bras dans l’entaille du désir.
Je ne bougerai pas.
Là-haut la verrière réclame mon forfait. Je suis muette de voyage, et mon cœur de moineau rame comme un bateau à quai.

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