journal de l’aube 462
mardi 22 septembre 2015, par
Le matin, ce choix. Pencher du côté du noir, s’agripper aux rideaux de son rêve, passer le reste du jour à l’horizontale du vent ? S’attribuer des oreillers de paresse, en forme d’oreillers certes mais plus naturels, l’espèce courante des eiders ?
La feuille de déroute vous intime le désordre essentiel : demeurer. Tenir la position, le Ci-Gisant, Atlas déboussolé, dure réplique des spasmes intérieurs. Pencher encore, ployer même sous l’effort du coucher en travers. Résister dans le mou vous gaine l’âme jusqu’à l’entêtante nuque raide. Placide corps ferme, intraitable bois couché, dalle scellée sur la mort de la nuit. Voici que se tiennent les assises de la flemme
L’horizontale du vent… ? Le désordre essentiel… ? Le coucher en travers… ?
Le choix des mots… le reste attendra, hélas.
Jan Fabre : Pietas. | missi
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Messages
1. journal de l’aube 462, 22 septembre 2015, 06:18, par lanlanhue
légèreté faite pierre, merci pour les mots qui la doublent
2. journal de l’aube 462, 22 septembre 2015, 07:36, par Dominique Hasselmann
"la feuille de déroute"... le papillon de Jan Fabre a donc changé son itinéraire, lui aussi.