de saison
mardi 27 octobre 2015, par
A chaque affirmation, il est bon ensuite d’explorer son contraire, de voir à quels mots cela s’accroche, identiques, velcro tenace. Quand je revendique le petit, le minuscule intérieur, comme une conjugaison personnelle, aussitôt je me sens attirée par l’horizon, l’espace.
Les arbres en face moussent d’automne, Rimbaud, sa mise au tapis, tant d’or de la lumière. Un jour ou l’autre, on passe à des comptes riches alchimiquement purs. Je suis moi aussi planquée dans les zones de rouille, métal sous acide. Ce ne sont que les jours où le ciel interpelle que je voudrais écrire. Qu’il me propose un indice, un dieu qui passe, une morveuse dans les fleurs, un pied de trop sous la pédale qu’importe !…
Je suis maintenant dans un couloir du temps où rien ne semble jamais parvenir. Je décrypte le blanc sur blanc, le ton sur ton des couleurs. Les mots s’éloignent de mon tronc pour un froid qui fermente sur le sol. Phrases inutiles. Un petit vent se lève. Il passe à gauche de la baie vitrée. Les feuilles bougent et quelque secondes, celles à droite se mettent à leur tour à trembler. C’est exactement ce qui se passe sur mon papier, un frisson trop léger pour être utile.
J’ai envie de ne garder que les trous dans le texte, après tout, ce qu’on ne dit pas existe avec tant de force. Et montrer à mon tour mon squelette très noir, le nu qui m’habite.
comme l’aube ne peut plus exister quand la nuit dure tant...
Messages
1. de saison, 27 octobre 2015, 14:36, par aunryz
"Contre aucune négation il ne nuit par avance d’ignorer l’identité qu’elle usurpe
...
au contraire du crépuscule incapable d’absence hors du jour éphémère "
(essai d’exploration du contraire du début et de la fin de ce texte)
(Peut-être) Ne peut-on nourrir sa pensée
que par ricochet ?
sur d’autres dimensions du temps
sur d’autres vies
sur ce qui ressemble à mais n’est pas
le néant
Merci pour ce qui m’a eu l’effet
en cette lecture
d’un tel ricochet
(la pierre gagnant en couleur et en parfum)