journal de l’aube 505
mercredi 16 décembre 2015, par
La croisée s’ouvre, on dirait le saloon de l’hiver. On commande une mousse, on nous sert le cocktail des moraines. Il fait froid. La buée des lèvres rédige nos premiers bobards. Tu enfiles mon ombre pour aérer mon âme. Les réverbères poinçonnent le trottoir, tu peux rouler c’est bon t’as composté ton passage en lumière. La route fuit du rêve, perte noire dans les vases du brouillard. Tu creuses, tu bosses ; tu verglisses. La nuit vidange ses fêlures. T’es loin.
Il y a ce répons de poussière sur la vitre quand le jour s’achève. C’est le simple bourrelet de vivre sur la cicatrice du limpide. Chaque soir la baie du crépuscule rajoute ses petits pois d’erreurs dedans la transparence. Semence de tes soucis sur ma fenêtre. Même la pluie tient résidence sur le sable et le feu.
Tu fus l’innocence de l’aube mais je vois bien : rien n’est perdu. Tu rentres en moi et je soude mes épars.
Messages
1. journal de l’aube 505, 16 décembre 2015, 07:50, par Dominique Hasselmann
De répons j’aime Boulez.
2. journal de l’aube 505, 16 décembre 2015, 08:16, par Anna2B
Elle part, s’apprête pour le jour. IL y a quelque chose d’Hopper dans ce qui m’est donné à voir :
" les réverbères poinçonnent le" trottoir" : tableau en réplique-Automat- elle, stationne, àl’intérieur du café dont les lumières s’agraphent au ciel de nuit extérieur. Pas de pensée vagabonde, un regard fixe attaché au café commandé. Elle tourne le dos au monde.