Journal poétique / www.jouyanna.ch

forme

jeudi 7 janvier 2016, par Anna Jouy

Je n’ai pas appris la césure, la coupe faite, là où rien ne poussait, pas plus une respiration qu’une idée. Je n’ai pas appris à lever la langue en rompant ma chute, un instant suspendu avant le bruit brisé. Je n’ai pas appris à aérer au vilebrequin l’épaisseur. L’ouate du dire ne répond pas et le Manitoba pas plus. C’est définitif, la brique, le plot, la moelle du poème par paquets de nerfs. Je n’ai pas appris l’escalier du texte, la marche, l’échelon gradué du récit. D’ailleurs ce serait descendre forcément d’une tête d’écriture vers un sans fond, suspendu, comme ça dans le vide blanc de la page. J’aimerais continuer, épuiser la ligne maintenant, en me rappelant qu’il en est de même quand on avance longtemps et que les derniers cent mètres on les court, de peur qu’après tout ce temps, quelque chose, -un point sur le côté ?-, vous arrête.


juin | 2011 | LE PRÊCHEUR DU RETOUR DU ROI
victorpicarra.wordpress.com

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Messages

  • Qui inventera le "point de côté" en typographie ?
    Je pense à Jérôme Peignot (il faut que je lui envoie mes vœux !).

  • j’adore ce commentaire... ;-)

  • Il est toujours bon de souffler un peu dérisoire, bouche en O, joues en ouïes rondes, se tournant vers l’inaccessible étoile polaire perchée faconde féconde sur son barreau maitre à demeure. Et ainsi chassant les nuages d’une râpe de langue pour en faire une image économe de la grande soupe si céleste ponctuée de lard et du chou. Quelle belle cantine au grenier de la poésie. Pour celui qui a froid et faim, cela vaut la queue.

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