journal de l’aube 522
vendredi 26 février 2016, par
Dans le trou, à la paume.
« Paumer » palper l’humus, son gras ses zones molles.
Tâter le compact, le ramassis des glaises. Réfléchir par le toucher à la cage de terre. Réfléchir au miroir de mes chiromancies au sens épidermique de l’endroit cette température froide de l’en-dessous.
Se contenter de la note terreuse de la caresse, la caresse par l’évidement. Notions diverses dans l’arrondi de mon corps.
Ainsi ces zones mutilantes, la scarification de la présence.
Ainsi ces zones vierges lissages à la boue
Ces autres érogènes où les doigts de l’arbre grattent le désir.
Passer de même dans le tournis d’odeurs, la proximité nasale de son territoire. Tout dépend de la vitesse de la pluie qui inonde, du temps de séchage et des brumes, des gadoues, de la lenteur austère de l’asséchement.
Dans le trou, le puits, les yeux ne servent à pas grand-chose.
Ils ne font que décrypter la nuit à la lampe de peau.
extrait du Livre de l’impossible aimer
Messages
1. journal de l’aube 522, 26 février 2016, 08:29, par Dominique Hasselmann
"la lenteur austère de l’assèchement" : cela m’a fait penser au canal Saint-Martin...