midi sonne...
samedi 26 mars 2016, par
Le matin est irrécupérable. Il faut le fuir. Vite, sauter maintenant le canal du midi et passer outre dans un temps moins raté. Passer une jambe d’abord haut levée, furieuse, bottée pour des espaces rapides et des "angelures", barème officiel de la légèreté. Ramener ensuite l’autre au mocassin défait, le jambage du silence. Qui efface derrière soi les traces dépassées. Se tenir devant l’obstacle, respirer, visualiser le temps du soubresaut, arquer le dos pour faire saillir ses ailes ; on sent maintenant que l’omoplate disjoncte. Qu’il y a ce grattement de l’aile qui bourgeonne rhubarbe dans la terre de son dos. Des noues d’oisillon de chérubin, de souliers aussi. Que ça frotte, que ça démange, que ce sont comme des molaires sur la gencive de la fuite. Une douleur à soulever. On est devant le passage, le tarmac mi- ange, mi-boeing, juste pour passer le cap, l’autre berge, celle qui abrite de soi une part de sieste et de satisfaction. Le matin est fait de semblance, de mots qui croisent le fer, de claques de vieille rogne. Il a un air sale, un pied bot et on attend impatient la passe des 12 heures clochantes.
Messages
1. midi sonne..., 26 mars 2016, 14:44, par brigetoun
mais il faut un sacré talent pour le passage (et les mots pour le décrire)