Journal poétique / www.jouyanna.ch

cette fragilité...

samedi 23 avril 2016, par Anna Jouy

... quand il semble pour toujours que mourir serait plus simple que vivre.
quand le friable parait plus sûr que le mur
quand le sable des mains retient la mer en petit tas
ce sont ces choses qui longent le courant, qui les emporte quand même.
un mouvement sans force contre lequel on ne peut ni vouloir ni bataille.
il y a des morts qui vous prennent à la naissance et se défont sans même avoir été
c’est ce pas et le son déjà fini de chaque feuille,
et cette intimité d’avec la disparition, rien ne vit, rien n’est dur
il semble un instant que c’est de vous qu’on parle et c’est vous qu’on oublie.
alors la pluie, comme une flambée de violettes, dans le bitume parfume cette attente
on aimerait compter sur la couleur
on aimerait que des fleurs bleues se soulèvent
mais les morts se taisent sous la pierre
on peut frapper terre et ciel, chacun veille au secret.

je sens pousser sur ma poitrine une porte sans issue,
des menottes clôturent le bruit du cœur.
on dirait que je suis de l’intérieur,
mon corps en gage sous le judas de nuit.

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