Journal poétique / www.jouyanna.ch

livre des suites/3

jeudi 11 août 2016, par Anna Jouy

Ne pas aller au-delà du « besoin » ; l’au-delà, marge sécuritaire. Après on est mort, ou perdu.
Ne pas céder à la tentation+, à la volonté disproportionnée de l’ajout, de l’inutile qui donne fausse allure et empêche les mains de bien sentir. Mots-choses en trop, autant dans la possession que dans l’esprit, modifiant et usant mes structures internes, ma force souple ployant bien sûr, juste avant le bris.

Il y a en moi le même usage du nerf qu’il y a en la matière. Au-delà du nerf, c’est l’épreuve de trop, l’empêchement qui dévore la tronche. J’entends bien que la corde est à son maximum d’étirement, que revoilà dans chacune de mes mains cette brûlure interne du tiraillement qui appelle l’eau et le froid.
Au-delà, pas plus loin.

À quel moment dans l’atmosphère, l’écartement distanciel des molécules de l’air fait-il qu’on doit y aller à la ramasse, avec une raclette recherchant ce qu’il m’ en faut pour exister encore ?

Au-delà probablement noir, même si parfois je rêve en couleurs et que l’apparente nuit se revêt de floraisons lumineuses.

J’écris trop. Overdose qui gonfle mon ventre et pèse lourd sur le texte. Trop et c’est pire que pas assez. Me retrouve dans la même fringale insatisfaite comme si avant, le vide et après le vide à nouveau. J’ai beau tenter d’imaginer un monde derrière le néant, je pense que l’irrespirable va avoir ma peau.

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