journal de l’aube 622
jeudi 1er septembre 2016, par
Un peu de glu sous la langue. laisser macérer. Les mots comme des mouches au ruban. Un vol suspendu. Je ne peux avaler et je ne peux partir. Mais battre le vent d’une aile immobile. L’arbre saigne l’empois et moi pareil. Quelque chose que l’air stupéfie.Une sève lourde et dure contre laquelle dorment les bruits des eaux et du ciel. En ai-je fini ? Je suis un murmure assis et l’arbre penche du côté des silences. Dangereusement mort. Autour dans la mer d’arbres, les ruisseaux grimpent aux cimes. On dirait une forêt de fontaines, toutes décorées de breloques et de plastique. Une forêt d’interminables tuyauteries, des orgues sans limites. Et moi comme une boutonnière, cousue dans la gorge d’un bouleau, je me résigne à l’absence des nacres.