main tendue
dimanche 30 octobre 2016, par
mes doigts sont des veines, avec des pouls de mots. à chaque hoquet de la rivière des syllabes tombent et la feuille de la nuit appelle ça un rêve rouge qui bavarde dans tes bras.
mes doigts sont des chéneaux, la pluie recueillie comme une prière du pauvre, privé de chant mais pas de notes et sa part lavée à la lessive d’une parole suspendue.
mes doigts sont des orgues, ongulés du souffle vagabond, des orgues tressées de bagues et de viscères, prêtes à saillir les silence des églises, des orgues orageuses pour noyer les bougies sans astres des nefs officielles. pauvres sacrifices de tempêtes inutiles. le pire repousse plus vite que le meilleur.
mes doigts sont des roseaux. Pan s’apprête à relever mes seins l’aube tendue. l’air frais rend les femmes hérissées à la garde des jardins. le vent quant à lui brûle, trop enclin, trop proche, trop fort, il met en fuite les oiseaux et le chat désertifiant le ciel par un givre trop pur. Pan est un animal sans cou, sa langue rêche lèche entre mes doigts le sel et le bijou.