journal de l’aube 644
mercredi 23 novembre 2016, par
il faut sortir de l’eau, comme de la nuit où l’on respire par les branchies du rêve.
toute la mer coule en bas des épaules, jusqu’au pas.
il faut naitre, pousser ce cri désormais si profond, si retiré en soi qu’on en vient à se croire muet.
il faut développer son corps, comme s’étire une mue, dévêtu d’une lune de plus, d’une orange acide qui roule décalottée s’effondrer à chaque aube.
il faut surgir, rassembler les outils d’os, les cris de courage, revenir à la chasse après les filets du sommeil.
la porte de l’eau est une caverne. l’homme y pénètre. la femme s’y retire. le flux et le reflux des grèves font cette musique qui bat dedans.
très profond, sous le songe et les éponges, dorment les enfants, comme la nacre qui retient notre vie dans sa boutonnière.
Messages
1. journal de l’aube 644, 23 novembre 2016, 08:02, par brigetoun
oui, ne pas rester dans la contemplation, dégustation de vos mots et sortir des limbes, de l’eau, de la nuit, il me faut
2. journal de l’aube 644, 23 novembre 2016, 18:25, par Anna2B
Dire aujourd’hui, que souvent, très souvent, je lis en fin de vos textes quelque chose qui formerait une boucle et frôlerait la perfection et c’est le cas dans cette dernière phrase : sous le songe et les éponges, dorment les enfants , comme la nacre...
3. journal de l’aube 644, 23 novembre 2016, 18:39, par aunryz
c’est cela, déguster (mot si juste de brigetoun)
et j’ai pensé à tout ce qui manque de sensation et d’émotion dans ce qu’on (j’allais dire transmets) injecte aux enfants ... à l’école.
toute cette découverte de la complexité des sens et de la manière dont ils composent l’image finale qui nous parvient
à
l’esprit (la conscience ... l’être ?)
4. journal de l’aube 644, 23 novembre 2016, 18:43, par Anna Jouy
merci de cette présence qui me fait vivante